Il est né à Toronto, ses parents sont Indiens et, ayant étudié le théâtre à Paris (et dans d’autres capitales), Ravi jain parle français. Depuis jeudi dernier et jusqu’au samedi 13 mars, il monte au théâtre Factory le célèbre classique canadien Salt-Water Moon écrit par David French.
«La culture indienne est vraiment basée sur la performance, le jeu. On est de grands enthousiastes de Bollywood», nous a confié Ravi Jain au cours d’un entretien. «Chaque fois que l’on a de grandes réunions, des gens qui viennent, on est toujours en train de raconter des histoires, de jouer des scènes, de parler, autour de la table, c’est très fort, très animé».
Salt-Water Moon est la deuxième pièce qu’il présente au Factory. C’est une comédie romantique qui se déroule en 1926 à Terre-Neuve. Mary Snow (Mayko Nguyen), qui n’a que 17 ans, et Jacob Mercer (Kawa Ada) s’y retrouvent après un an de séparation inexpliquée. Mais Mary est fiancée à un autre homme. Ils se replongent dans le passé de leur amour perdu.
«Pour moi, c’était de la provocation», dit-il. «C’est un classique, mais ce n’est pas ma vie, ce n’est pas mon histoire, ce n’est pas ma génération. Ce n’est pas le monde qui m’a accueilli parce qu’il s’agit d’une histoire blanche canadienne.»
«Les pièces que je fais sont toujours différentes. La seule chose qui ne change pas et à laquelle je m’intéresse beaucoup est la manière de le raconter au public.»
Dans ce cas-ci, le metteur en scène a décidé de la raconter à travers l’imagination, «car on l’a déjà mise dans un musée, dans le sens où l’on pense que l’on sait déjà comment raconter cette pièce. Pour moi, il s’agit d’une révision.»