«Y a à peine une semaine, j’étais pas capable de l’endurer. (…) Et regarde-moi, là. Je suis en état de manque comme un junkie.» Voilà une scène typique du premier roman d’Alexis Rodrigue-Lafleur, L’odeur du gruau.
L’auteur met en scène six personnages qui gravitent autour d’un café-bistro à Montréal. La ville n’est jamais mentionnée dans le récit, mais comme il est question de la Place des Festivals, on peut déduire qu’il s’agit de la métropole québécoise.
Créativité et imagination
On suit les amis de 2009 à 2029, pas nécessairement de façon chronologique. Alexis Rodrigue-Lafleur écrit qu’«Étouffer la spontanéité étouffe tout le reste. Ça tue la créativité, tue l’imagination.» Dans ce roman, il ne manque ni de créativité ni d’imagination, loin de là.
L’auteur glisse souvent de petites réflexions ou questions sur les fréquentations, les couples et les relations humaines. Il se demande, par exemple: «Une femme qui a tout n’est-elle pas plus attirante qu’une femme qui veut tout?» Le roman est, en fait, un traité très actuel sur l’amour.
Les amis, c’est pour la vie
Il est tout autant question d’amitié, car les amis, c’est pour la vie. «C’est la famille. La vraie famille. Celle que l’on choisit.» Et l’amitié peut s’avérer charnelle, sans être amoureuse ou sexuelle. «Juste bien dans sa peau. Sensuelle. Paisible.»
Dans une relation amicale ou amoureuse, il arrive parfois que solitude et indépendance s’affrontent. Un personnage n’hésite pas à affirmer que l’amour ne dure jamais plus que trois ans. «Après ça, c’est du vide. Du mensonge.» Est-ce dire que personne ne semble avoir ce qu’il ou elle désire puisqu’on s’en débarrasse tellement facilement…?