Dans la Basse-Ville de Québec, les cordes à linge font partie du paysage, tout comme le parc Victoria dans le quartier Saint-Roch. On les retrouve dans plusieurs nouvelles que réunit Lyne Richard sous le titre léger Les cordes à linge de la Basse-Ville.
Les cordes à linge se croisent et ce qui pend sur elles parle de ceux qui y habitent. On peut parfois y voir des peines ou des chagrins. Chose certaine, «les cordes à linge de la Basse-Ville, ce sont des générations de gestes d’amour».
Dénoncer un chagrin
Protagoniste d’une nouvelle, un personnage peut subtilement se glisser à côté d’un personnage principal un peu plus loin. C’est le cas du petit Nathan qui se rend au poste de police en lançant «J’aimerais dénoncer un chagrin, commissaire». Sa preuve est une boîte jaune renfermant «des centaines de Kleenex remplis des larmes d’une maman».
Plus d’un texte revêtent une telle tendresse. Certains sont coquins aussi, comme celui où Laurent ne sait comment apaiser un chien qui le dérange dans le parc. Il finit par le suivre jusqu’au bord de la rivière Saint-Charles et lui lire des poèmes. L’animal frotte alors sa poitrine sur Laurent qui sent une plaquette sur laquelle sont burinés les mots «Je m’appelle Rimbaud»!