La mort d’un jeune Américain, tué par les habitants d’une île qu’il rêvait d’évangéliser, a relancé un vieux débat: faut-il laisser cette centaine de personnes isolée du reste du monde ou les préparer à un contact qui viendra tôt ou tard?
Un premier contact en 1998
John Chau, tué le 16 novembre par des habitants de l’île de North Sentinel, dans l’océan Indien, n’avait pas eu l’idée du siècle: depuis au moins trois générations, les habitants de cette île repoussent avec hostilité les tentatives pour entrer en contact.
Ou presque: un anthropologue indien a pu les approcher et échanger des noix de coco en 1998, et les insulaires ont laissé des travailleurs débarquer sur un bateau échoué au large en 1981 pour en récupérer l’équipement.
Mais dans l’ensemble, l’île est restée soigneusement à l’écart du monde, et l’Inde, qui a juridiction sur l’archipel voisin des Andaman, interdit à quiconque de s’en approcher depuis 2010.
Entre 50 et 150 habitants
Les quelques rares évaluations de la population varient entre 50 et 150 habitants. «Sont-ils mieux avec ou sans nous?» questionne le journaliste américain Jeffrey Gettleman, qui couvre l’Asie du Sud pour le New York Times.