À l’image des autres grandes figures de la Nouvelle Vague du 7e art hexagonal, Jacques Rivette aime à cultiver le mystère. Son oeuvre, aussi éclectique soit-elle, en fût et en est toujours emplie. Pour le cinéaste français, qui fêtera ses 80 ans l’année prochaine, le cinéma a toujours été un monde expérimental, où les plus infimes détails revêtent parfois une importance non quantifiable.
La gazette du cinéma. Un titre de presse des années 50 qui sonne familier aux oreilles des amateurs des monuments cinématographiques de la Nouvelle Vague. Fondée en 1950 par Éric Rohmer et Jacques Rivette, La gazette du cinéma accueille en ses colonnes les François Truffaut et autres Jean-Luc Godard, symboles du cinéma d’auteur français d’après-guerre.
Au sein de ce microcosme, Jacques Rivette affine très rapidement une vision spécifique du cinéma, celle d’un média malléable, permettant au créateur d’explorer d’innombrables facettes. C’est pourtant autour de certains thèmes fétiches que Rivette axera son oeuvre, notamment le théâtre ou encore la paranoïa.
Un rapprochement qu’avait effectué James Quandt, responsable de programmation à la Cinémathèque Ontario, alors qu’il présentait sa première rétrospective sur Rivette, en 1992: «J’avais appelé cette rétrospective Paranoïa and Play, parce que ce titre explorait à lui seul l’axiome principal du travail de Rivette.
Depuis ses premiers tournages, Rivette fait évoluer ses personnages dans des mondes aux frontières épaisses, sur fond de conspirations. La partie théâtrale est plus évidente, puisque nombre de ses films se rapportent à ce monde très spécifique, tant sur les scénarios que sur le jeu des acteurs.»