Il reste moins de 1900 pandas géants en Chine

Mais les efforts de conservation portent fruits

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Publié 13/07/2018 par Isabelle Burgun

Avec son pelage noir et blanc très reconnaissable et son allure de peluche, le panda géant (Ailuropoda melanoleuca) reçoit une attention peu commune afin de préserver ses derniers individus — il en resterait moins de 1900 au centre de la Chine. Une récente étude chinoise montre que les bénéfices des efforts de conservation du panda géant excèdent, et de loin, les coûts engendrés par celle-ci.

En 2016, l’Union internationale de conservation de la nature (IUCN) a fait passer le statut de cette espèce «en danger» à «vulnérable». Un statut de plus en plus préoccupant qui augmente le risque de voir les grands pandas disparaître de notre planète.

Coûts excessifs?

Malgré tout, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer les coûts jugés parfois excessifs en regard du peu de pandas géants restants et de leur faible taux de natalité. Il en coûterait près de 255 millions $ (ÉU) actuellement pour conserver cette espèce. Le gouvernement chinois a investi de grandes sommes dans la conservation du grand panda depuis les années 1980.

La quatrième étude nationale sur les grands pandas montre que ces efforts portent fruit: la superficie de son habitat s’est agrandie de près de 12%, et le nombre de pandas a augmenté de près de 17%, soit 1864 individus.

Argument économique

Les chercheurs de l’étude, publiée dans Current Biology, ont tenté de quantifier financièrement ces efforts. Ils ont évalué la valeur des services de l’écosystème de cette espèce «parapluie» — car sa conservation bénéficie à d’autres espèces telles que le léopard des neiges ou le singe doré (Cercopithecus kandti) — et des 67 réserves naturelles qui l’accueillent.

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Ils estiment les bénéfices de cette conservation 10 à 27 fois plus payants que les coûts qu’elle nécessiterait. Pour arriver à cette conclusion, ils ont pris en compte les services de conservation estimés de 2,6 à 6,9 milliards $ en 2010, auxquels ils ont ajouté les revenus — évalués à 5 milliards $ par année — provenant du tourisme et des services culturels autour de l’image du panda (zoo, jouets, peluches, restaurants, films, etc.)

Les défis s’avèrent majeurs lorsqu’il s’agit de sauver des espèces en danger. Et souvent, les personnes qui œuvrent en conservation ne possèdent pas toujours les données en main. Ces informations sur les coûts et les bénéfices engendrés pour la sauvegarde de cette espèce permettent de prendre des décisions de gestion éclairées et d’élaborer une réelle politique de conservation.

Les pandas préfèrent les forêts intactes

Une autre étude récente sur les pandas géants, rapportée dans Conservation Letters, fait à son tour le point sur leur distribution et les changements qui surviennent face à son habitat en évolution.

En se penchant sur près de 70 000 heures de collecte de données réalisées par l’administration chinoise des forêts, les chercheurs ont identifié les facteurs écologiques favorisant la récupération de l’espèce et les zones évitées par ces grands mammifères.

Menée entre 1999 et 2003 et de 2011 à 2014, cette recherche démontre que les pandas préfèrent les zones naturelles, les forêts intactes et utilisent de plus en plus les jeunes forêts secondaires aménagées pour leur préservation.

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Devant l’augmentation de certaines perturbations, principalement humaines, les pandas géants migrent aussi légèrement plus souvent qu’avant vers des zones en altitude. Fruit d’une collaboration entre des chercheurs chinois et américains, l’étude cerne ainsi les pistes à privilégier en matière de mesures de conservation.

Une nouvelle lignée

Dernière petite nouvelle sur les pandas géants, des chercheurs lui auraient probablement trouvé une nouvelle lignée. La partie basse d’une mâchoire fossilisée vieille de 22 000 ans, découverte dans une grotte chinoise, vient de révéler la présence d’ADN appartenant à un ancêtre du panda, mais distincte de celle connue.

Ce nouvel ancêtre se serait séparé de ses cousins, il y a 183 000 ans. Cette découverte démontre que malgré son allure particulière, le panda géant présentait autrefois une plus grande diversité.

Auteur

  • Isabelle Burgun

    Journaliste à l'Agence Science-Presse, média indépendant, à but non lucratif, basé à Montréal. La seule agence de presse scientifique au Canada et la seule de toute la francophonie qui s'adresse aux grands médias plutôt qu'aux entreprises.

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