25e festival Cinéfranco, en salles et en ligne

Le festival torontois Cinéfranco revient en novembre pour une 25e édition, dans trois salles du 4 au 15, et en ligne du 3 au 20, avec une sélection de 30 longs métrages et 20 courts.

En ouverture du festival, la fondatrice et directrice Marcelle Lean et son équipe ont choisi un documentaire français sur le cinéma de Claude Lelouch, Tourner pour vivre.

Le film de clôture est la comédie québécoise Les 12 travaux d’Imelda, de Martin Villeneuve, qui sera présent à Toronto.

Tous les genres, tous les goûts

«Il y en a pour tous les goûts», assure Marcelle Lean, «pour vivre la passion du cinéma, que vous souhaitiez emmener un rendez-vous galant, passer du bon temps en famille ou simplement passer une soirée pour soi».

«Des films au féminin dans l’air du temps, traitent de sujets variés, sérieux parfois, avec grande originalité, surprenants de rire et d’émotions.»

«Des films policiers et autres genres cinématographiques vous feront voyager partout dans le monde francophone, de Mayotte au Québec en passant par la France ou le Maroc.»

Toujours des défis

D’autres réalisateurs ont confirmé leur participation: Luc Picard (Confessions); Geneviève Albert (Noémie dit oui); Lahcen Zinoun (La beauté éparpillée); Saida Ouchaou-Ozarowski (À pleine voix).

Du côté des courts-métrages: Paul Davis, de Whitehorse (Le Loon Ranger des huards); Katia Café-Fébrissy, de Toronto (Moun An Ba La: Diaspora antillaise à Toronto); Marcel Grimard, de St. Catharines (Vies suspendues/40 millions de tournesols ensanglantés).

Marcelle Lean dédie cette édition 2022 à Bernard Lecerf, un enseignant à la retraite devenu co-directeur de Cinéfranco, décédé le 7 septembre dernier. «Son dévouement exemplaire a enrichi Cinéfranco en nous permettant de vivre les épreuves barbares de la pandémie avec force et dignité.»

Encore aujourd’hui, plusieurs défis perdurent. Le site web était encore en construction moins d’un mois avant le début du festival.

«Les salles de cinéma ont été difficiles à réserver», confie Marcelle Lean. Des films sont projetés au cinéma Hot Docs Ted Rogers, sur Bloor, d’autres au Cineplex Scotiabank, sur Richmond, et d’autres au Royal, sur College.

Fondation Force 5, de François Blanc, est le principal commanditaire de cette 25e édition «grand public». (Car Cinéfranco présente aussi une série jeunesse en février, et quelques programmes spéciaux au cours de l’année.)

Billets: 10$

Comme pour les deux dernières éditions, les films en ligne passent par la plateforme Eventive. Le billet (10$ en ligne comme en salle) permet de visionner le film pendant 48 heures.

Un seul film sera présenté à la fois en salle et en ligne: Une femme du monde, de Cécile Ducrocq, avec Laure Calamy, qui traite de la prostitution comme métier à dédramatiser. Noémie dit oui aborde aussi le sujet de la prostitution, plus perturbante ici parce que c’est une adolescente qui est en cause.

La criminalité se trouve disséquée notamment dans Confessions, avec Luc Picard dans le rôle de Gérald Gallant, le pire du tueur à gages de l’histoire du Canada, qui a fait 28 victimes de 1978 à 2003.

Avec plus de sobriété, Gérard Depardieu incarne le commissaire Maigret de Georges Simenon dans un film de Patrice Leconte.

Comédies et drames

Cinéfranco propose son lot de comédies, à commencer par le succès québécois Arlette, de Mariloup Wolfe, sur une nouvelle ministre de la Culture très spéciale.

La comédie Jumeaux mais pas trop joue sur le contraste Noir-Blanc, apparemment encore original en France.

On rit de la famille ou du couple dans Mes très chers enfants, L’homme parfait, La pièce rapportée et bien sûr Les 12 travaux d’Imelda (avec une distribution étincelante: Robert Lepage, Ginette Reno, Michel Barrette, Antoine Bertrand, Anne-Marie Cadieux, Yves Jacques…).

C’est moins drôle dans les drames La vraie famille (un père biologique veut récupérer la garde de son jeune fils) et À plein temps (une femme se démène seule pour élever ses deux enfants à la campagne et garder son travail dans un palace parisien).

La musique est à l’avant-plan dans La beauté éparpillée, Ténor et Alors on danse.

Inclassables

On s’intéresse aux défis des jeunes dans Tropique de la violence (dans un bidonville peuplé de mineurs livrés à eux-mêmes). Ainsi que dans Rosie (une petite fille autochtone, anglophone, est placée chez sa tante francophone).

Dans le documentaire À pleine voix, on suit le parcours de six Canadiennes musulmanes.

Enfin, parmi les inclassables, les curieux apprécieront Kung-Fu Zohra, la comédie féministe d’action de Mabrouk El Mechri. Et le thriller d’espionnage Kompromat, de Jérôme Salle, en Russie, qui est aussi un «drame intime»…

Bon festival!