Pour beaucoup, c’est une belle surprise. Création très attendue, Zone a séduit le public lors de sa première au Théâtre français de Toronto vendredi. Un pari qui, à l’origine, était pourtant loin d’être gagné…
Difficile de dépoussiérer une œuvre vieille de soixante ans sans la trahir. Difficile aussi pour nombre de Québécois de se détacher d’une pièce un peu dépassée, souvent étudiée au secondaire, qui rappelle un contexte de grande noirceur au Québec.
Pourtant, l’œuvre semble ne pas avoir pris une ride, et a obtenu le succès escompté. On retrouve des sujets intemporels, l’amour, la jeunesse, la mort qui se côtoient dangereusement sur fond de contrebande dans le Montréal des années 1950.
L’intemporalité
Car si la pièce ressasse le problème de la jeunesse hors-la-loi aux heures les plus sombres du Québec, on replacerait volontiers cette bande de jeunes trafiquants dans le contexte actuel.
Le défi de l’intemporalité était d’autant plus ambitieux que Jean Stéphane Roy, le metteur en scène, a tenu à conserver la langue de l’époque, tout en ajoutant sa touche personnelle à la pièce.