WhatRocks veut révolutionner la publicité sur internet

Une première mondiale née à Toronto

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Njara Zafimehy, fondateur de WhatRocks.
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Publié 20/08/2021 par Clément Lechat

Développée par la jeune entreprise torontoise du même nom, WhatRocks est un porte-monnaie numérique unique en son genre. Des annonceurs y rémunèrent les internautes qui regardent ou cliquent sur une de leurs publicités.

À leur tour, les utilisateurs donnent à une œuvre de bienfaisance ou magasinent dans une boutique solidaire intégrée à l’application.

L’objectif? Allier revenus publicitaires et philanthropie, selon Njara Zafimehy, fondateur l’application.

L’Institut Jane Goodall, la Croix-Rouge ou encore l’UNICEF comptent parmi les organisations caritatives déjà présentes sur WhatRocks.

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L’application permet de donner des «rocks».

WhatRocks, une innovation technologique

Dès à présent téléchargeable sur Google Play et l’App Store, l’application fonctionne grâce à une crypto-monnaie spécifique: les rocks.

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Ces jetons blockchain à valeur fixe s’apparentent à des points de fidélité qui garantissent confiance et sécurité. «Du côté des marques, ce label certifie que leur argent ne servira qu’à faire des dons», affirme M. Zafimehy. Quant à lui, l’utilisateur est assuré que 100% de son don sera reversé à l’association destinatrice, sans même avoir besoin d’utiliser sa carte bancaire.

Dernier maillon de la chaîne, les organisations caritatives revendent finalement les rocks reçus aux marques contre des dollars.

«Pourquoi racheter ces jetons blockchain? Pour continuer à récompenser les internautes», explique le fondateur.

Derrière cette innovation technologique, le but de WhatRocks est aussi de changer le regard sur la publicité en ligne. En effet, l’application ne fonctionne pas si un bloqueur de publicité est actif.

«Du point de vue des internautes, la publicité sur internet est considérée comme une nuisance basée sur la collecte des données personnelles. À l’inverse, nous voulons montrer qu’elle peut aussi avoir des vertus», insiste Njara Zafimehy.

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Les annonceurs partenaires de WhatRocks récompensent les internautes d’avoir cliqué sur leurs annonces en faisant un don aux causes choisies par les internautes.

Une application torontoise

Français basé au Canada depuis huit ans, Njara Zafimehy a fondé WhatRocks en 2014. Par ailleurs cofondateur de la communauté French Tech Toronto, l’environnement dynamique de Toronto et son expertise, tant financière que technologique, l’ont tout de suite impressionné.

«Par exemple, l’ethereum, la deuxième crypto-monnaie la plus utilisée après le bitcoin, a été inventée ici», insiste-t-il.

La deuxième place boursière d’Amérique du Nord abrite également de nombreuses jeunes entreprises de la finance, de la santé… «Toronto est un endroit unique pour développer des innovations technologiques comme la nôtre. Nous nous appuyons sur des talents qui sont à la pointe de ce qu’il se fait», souligne-t-il.

Après cinq ans d’étude de marché, WhatRocks commence enfin à développer son application en septembre 2018.

Aujourd’hui, douze personnes forment une équipe majoritairement composée d’ingénieurs informaticiens, dont la moitié est basée à Toronto, l’autre à Ottawa. Inde, Vietnam, Biélorussie, Espagne… Au total sept nationalités travaillent ensemble et rappellent la force cosmopolite de Toronto, rapporte M. Zafimehy à l’express.ca.

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WhatRocks veut «créer de la valeur sociale»

En 2019, pour 1$ investi en responsabilité sociale et environnementale (RSE), les 100 marques les plus importantes au monde dédiaient en moyenne 750$ aux dépenses publicitaires et marketing, selon une étude de la fondation WhatRocks.

«Si nous parvenons à capter ne serait-ce que 1% de ces 750$, ça sera déjà sept fois et demie plus que ce que les marques mettent à disposition pour créer de l’impact social via leur budget RSE», indique Njara Zafimehy.

Le défi est de taille, mais pas de quoi décourager l’entrepreneur, rodé depuis longtemps au monde de la philanthropie. En effet, il s’implique depuis maintenant quinze ans au sein d’EZCO, une fondation familiale basée à Madagascar qui prodigue des soins ophtalmologiques aux plus démunis.

En parallèle, il a rejoint en 2014 la fondation Epic, qui assiste des organisations non-gouvernementales dans leurs collectes de dons.

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Lactalis (anciennement Parmalat), chef de file de l’industrie laitière canadienne avec des marques comme Iögo, Beatrice, Cracker Barrel, Black Diamond, Lactantia, confirmait récemment son partenariat avec WhatRocks.

Écoblanchiment et purpose washing

L’ambition de WhatRocks est claire. Rebâtir la confiance entre les marques et les consommateurs, parfois abimée par des soupçons d’écoblanchiment et de purpose washing. Ces deux termes désignent l’incohérence entre la communication des marques en faveur de l’écologie ou des causes sociales, et leurs actions concrètes.

«Les consommateurs risquent d’être lassés de voir les marques surcommuniquer sur la justice sociale et les causes. Elles ne sont pas vues comme sincères ou légitimes dans leur démarche», décrypte M. Zafimehy.

À l’inverse, avec WhatRocks, l’internaute devient un acteur financier autonome capable de donner à la cause de son choix. C’est pourquoi Njara Zafimehy espère que la critique de l’écoblanchiment et du purpose washing sera écartée. «C’est fondamental de donner confiance au consommateur dans la réalité de l’engagement de la marque.»

Le lancement officiel de l’application aura lieu fin septembre en France, et interviendra dans la foulée au Canada.

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