Wehebe Desta Zeru: en 12e année et déjà entrepreneur accompli

Venu d’Éthiopie au Canada il y a 3 ans seulement, un élève de 12^e année à l’école Jeunes sans frontières du Conseil scolaire Viamonde, à Brampton, est déjà un entrepreneur accompli.

«Malgré de grandes différences culturelles entre l’Éthiopie mon pays natal et ici, j’ai réussi à bien m’intégrer», indique Wehebe Desta Zeru à l-express.ca.

De la famille ici

«Ma connaissance du français, de l’anglais, et la présence d’une partie de ma famille au Canada m’ont beaucoup aidé.»

En effet, le jeune Éthiopien a pu compter sur le soutien de ses parents, de sa sœur et de son frère qui ont immigré avec lui. «Si nous avons choisi de quitter l’Éthiopie pour le Canada, c’est pour étudier. Ici, ils ont les meilleures universités», ajoute Wehebe.

Une fois en Ontario, parallèlement à sa vie estudiantine, il cherche à mettre de l’argent de côté. Wehebe explique que «l’argent ne fait pas le bonheur, mais est au centre de tout. On en a besoin pour vivre et se nourrir.»

Premiers pas comme entrepreneur

C’est dans cette dynamique que Wehebe a développé ses premiers jobs. «Je n’avais pas d’argent lorsque j’ai commencé. J’ai donc dû penser à quelque chose qui ne nécessitait pas d’achat.»

L’hiver, il ramassait la neige chez les particuliers. L’été il travaillait en tant que jardinier.

Investissement dans de nouveaux projets

«Grâce à l’argent que j’ai gagné, j’ai pu acheter du matériel pour me lancer dans un nouveau business», raconte le jeune homme.

Durant l’hiver, le jeune entrepreneur met en place une nouvelle affaire. Il installe et assure l’entretien de distributeurs automatiques de nourriture et de boissons. Ces machines proposent plusieurs gammes de produits comme des snacks ou des boissons gazeuses.

Cependant, ce nouveau projet est contraignant et cher. Wehebe doit remplir la machine et assurer sa maintenance.

Formation sur YouTube

Il a appris à réparer les machines grâce à YouTube. «On peut tout trouver sur Internet et c’est vrai que cela m’a facilité la vie», explique Wehebe. Grâce aux vidéos sur YouTube, le jeune entrepreneur a pu bénéficier de conseils précieux.

De plus, la livraison de ces machines est compliquée et onéreuse. «Les machines distributrices viennent de Chine ou du Pakistan. Je paye un agent qui s’occupe de la livrer chez moi. Ensuite, si je veux la placer dans un lieu public, je dois louer un camion» indique le jeune homme.

Wehebe espère pouvoir installer ses machines dans les écoles, les hôtels et les hôpitaux. Il explique que «cela pourrait être profitable à tous et simplifier la vie des élèves et du personnel».

Une crise sanitaire «bénéfique» pour l’entrepreneur 

Wehebe a vu la crise sanitaire comme une opportunité. Il a su tirer profit de ce contexte très particulier en 2020 et 2021. «J’ai vu la quarantaine comme un cadeau, car j’ai eu du temps pour penser et réfléchir.»

Durant ses temps libres, il a pu mettre au point ses projets et se lancer à fond dans ses affaires.

Lorsqu’il avait une dizaine d’années, Wehebe a commencé à nettoyer les voitures de sa famille proche contre une petite rémunération. Une fois au Canada, il a réalisé qu’il avait l’opportunité de gagner de l’argent grâce à ses services.

Lave-auto à domicile

Il a donc développé un business de nettoyage de voitures. «Je suis mobile et je vais maintenant laver les voitures de mes clients directement chez eux» explique Wehebe.

C’est tout d’abord grâce à son activité sportive qu’il a pu rencontrer ses premiers clients. «Je joue au soccer, j’ai parlé de mon idée avec les parents de mes coéquipiers qui ont tout de suite été réceptifs. J’ai ensuite fait du porte-à-porte dans mon quartier pour parler de mon nouveau business» avoue Wehebe.

C’est également grâce à YouTube que le jeune homme a pu se lancer dans différents commerces. «On peut tout trouver sur Internet et c’est vrai que cela m’a facilité la vie», explique Wehebe. Grâce aux vidéos sur YouTube, le jeune entrepreneur a pu bénéficier de conseils précieux.

Futures études en économie

Wehebe ambitionne d’aller à l’université et d’étudier la finance et l’économie.

Il abandonnerait alors le nettoyage des voitures, mais il continuerait à travailler sur ses distributeurs automatiques de nourriture et de boissons… Jusqu’à une prochaine idée!