Votre enfant est en colère

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Publié 03/06/2014 par Catherine Hatt

En tant que parent, il n’est pas toujours facile de savoir comment intervenir face aux manifestations de colère d’un enfant. La colère est une émotion normale, qui participe à la construction de l’identité. Toutefois, il arrive qu’elle soit un obstacle au développement sain lorsqu’elle devient excessive et destructrice.

Des découvertes récentes dans le domaine des neurosciences peuvent nous aider à mieux comprendre les manifestations de colère chez les enfants et nous donner des pistes pour y répondre de façon plus adaptée.

La colère – un moyen pour s’affirmer

La colère s’exprime de différentes façons selon le stade de développement dans lequel se trouve l’enfant. Une certaine dose d’agressivité est nécessaire pour pouvoir s’affirmer et se différencier.

À chaque nouvelle étape du développement, l’agressivité est une réaction à l’environnement, aux nouvelles données de la réalité, qui contribue à pouvoir s’y adapter. Par conséquent, le développement aide non pas à diminuer l’agressivité, mais à savoir la canaliser pour pouvoir mieux l’utiliser face à l’environnement.

Colère et cerveau

Daniel Siegel applique les découvertes de la neurobiologie à l’éducation des enfants. Il utilise l’image de la maison pour décrire le fonctionnement du cerveau: le cerveau du haut et le cerveau du bas.

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Le cerveau du haut est la partie en charge de prendre les décisions et de contrôler les émotions. Le cerveau du bas est responsable des fonctions vitales, des instincts et de la gestion des émotions fortes telles que la colère et la peur.

Le cerveau du haut continue à se développer jusqu’à l’âge de 25 ans. Ainsi, il n’est pas étonnant que les enfants, surtout en bas âge, se retrouvent souvent en perte de contrôle.

Le cerveau du bas et ses émotions tend à prendre le dessus sur le cerveau du haut, qui est rationnel et logique. C’est pourquoi, pour apprendre à gérer ses émotions, l’enfant a besoin du soutien de l’adulte.

Comment intervenir?

La plupart des parents ont déjà vu leur enfant s’énerver à cause d’une situation apparemment anodine et constaté qu’il n’est alors plus possible de faire appel à son raisonnement. Lorsqu’il est en colère, l’enfant est déconnecté de sa capacité à être logique, il est en prise directe avec ses émotions et n’est pas réceptif aux explications rationnelles des parents qui visent à le calmer.

Selon D. Siegel, la communication non verbale est à privilégier pour calmer un enfant en colère. Les expressions d’empathie et les gestes physiques (serrer l’enfant dans ses bras ou lui faire un câlin) ont un impact important pour contenir les émotions fortes. Une fois que l’enfant s’est calmé, il devient plus réceptif aux explications, à une approche plus rationnelle (qui est traitée dans le cerveau du haut).

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À ce moment, l’enfant est davantage disposé à parler de ce qui a provoqué sa colère. Le cerveau du haut va alors contribuer à donner sens à l’expérience et à redonner du contrôle à l’enfant.

Il est important de reconnaître que les émotions ressenties par votre enfant sont réelles pour lui, même si elles n’ont pas toujours de sens pour vous.

Par exemple, lorsqu’un enfant se met en colère parce que vous lui rappelez qu’il doit faire ses devoirs avant de jouer, il est important de valider son émotion, en lui disant que vous entendez qu’il est frustré et impatient de passer à une activité plus plaisante.

Ceci ne veut pas dire qu’il faut lui permettre d’échapper aux devoirs. En effet, le maintien de limites claires, cohérentes et stables est également essentiel pour que l’enfant apprenne à gérer ses émotions.

Il n’est pas toujours évident de rester patient face à un enfant qui manifeste de la colère. Parfois, l’adulte peut avoir besoin de se retirer temporairement lorsqu’il sent qu’il risque de perdre le contrôle. Il importe de ne pas chercher à empêcher toute manifestation d’agressivité chez l’enfant, mais d’être sensible et réceptif à ce que l’enfant vit lorsqu’il perd le contrôle, en se souvenant que son cerveau est encore en construction.

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Renseignement:
Catherine Hatt est psychologue à Espace Jeunesse, Service de santé mentale pour les jeunes de 7 à 18 ans, un partenariat entre le Centre Francophone et le Hincks-Dellcrest Centre. 416-922-2672 poste 290.

Pour en découvrir plus sur le sujet (en anglais): Siegel, D.J., Payne Bryson, T. (2011) The Whole-Brain Child: 12 Revolutionary Strategies to Nurture Your Child’s Developing Mind, Survive Everyday Parenting Struggles, and Help Your Family Thrive. Delacorte Press.

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