Vision prismatique chez Bertossini

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Publié 18/04/2006 par Yann Buxeda

Depuis jeudi dernier, la galerie Bertossini accueille deux artistes francophones. Lise Tremblay-Thaychi et Violet Rosengarten se partagent les murs d’un des lieux de la scène artistique émergente de Toronto. Et si cette fois, les artistes accueillies sont plus confirmées que de coutume, l’esprit reste le même: la communion artistique autour d’un thème prédéfini. Cette fois, le concept de vision prismatique est au cœur du sujet.

Depuis son ouverture en mai 2005, la galerie Bertossini a accueilli plus d’une cinquantaine d’artistes. Un chiffre imposant, mais qui dénote avant tout l’expression d’une passion pour Serge Bertossini, directeur du lieu d’exposition éponyme: «Si nous multiplions les expositions, c’est avant tout par amour pour l’art sous toutes ses formes. C’est aussi pour le plaisir de faire découvrir des talents émergents ou semi-confirmés à des personnes qui y sont rarement confrontées».

Une forme d’éducation par l’art qui passe avant tout par un hétéroclisme culturel et une recherche constante de l’originalité: «Les gens sont très peu sensibilisés à l’art, même dans des lieux d’éducation comme l’école. Il est donc essentiel de pallier ce manque, en proposant quelque chose d’à la fois subtil pour le connaisseur, et d’attractif pour le néophyte. C’est pour ça que nous nous ouvrons à tous types de supports artistiques».

Mais s’il peut s’agir aussi bien de sculpture que de photo ou de vidéo, il est plus classiquement question ici de peinture. Deux artistes se partagent donc l’affiche autour d’un thème: Visions prismatiques.

Deux peintres à la perception différente, aux expériences opposées, mais qui se rejoignent sur des points essentiels, selon Serge Bertossini: «Lise Tremblay-Thaychi et Violet Rosengarten ont toutes les deux une approche très différente de la peinture. Pourtant, toutes deux ont un rapport à la matière très particulier, en ce sens où elles évoluent en trois dimensions sur une surface plane. Elles expriment leur vision de leur environnement à travers une déstructuration de la matière qui se fond dans une explosion de couleurs, une explosion sensorielle».

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Qu’il s’agisse des courtepointes abstraites de Violet Rosengarten, ou des formes humaines étriquées de Lise Tremblay-Thaychi, il est question chaque fois de peintures suggestives aux traits ambigüs qui laissent une grande place à l’interpretation personnelle. Le tout, dans la plus pure tradition de l’art abstrait.

Et s’il est vrai que les amateurs de naturalisme devraient avoir parfois du mal à déchiffrer le sens des pièces, force est de constater qu’une énergie quasi-cinématographique se dégage des œuvres exposées. Une situation qui trouve un embryon d’explication dans la démarche artistique de Violet Rosengarten: «J’étais inspirée par les couleurs luxueuses de trois beaux films spirituels que j’ai vus récemment: Les Chroniques de Narnia, dirigé par Andrew Adamson, Le Nouveau Monde, dirigé par Terence Malick, et La Rivière par Jean Renoir qui a lieu en Inde».

Visions Prismatiques jusqu’au 30 avril, galerie Bertossini, au 783, rue Queen Est. Du mercredi au vendredi de 11h à 19h, le week-end de 12h à 17h, les lundis et mardis sur rendez-vous. Renseignements au 416-466-3659.

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