On manque de moyens pour bien prendre en charge les immigrantes qui proviennent de pays en guerre, où elles ont été victimes de violences sexuelles, voire de tortures.
C’est ce qu’indique le rapport de trois chercheuse – Ghislaine Sirois, Marie-Luce Garceau et Marie-Philippe Lemoine – pour l’organisme torontois Oasis Centre des femmes. Il est daté du 23 janvier mais ses conclusions ont fait l’objet d’une présentation le 19 juin au Collège Boréal au cours d’un événement intitulé Des femmes honorables.
Ghislaine Sirois, qui a été directrice générale d’Action ontarienne contre la violence faite aux femmes pendant 20 ans (jusqu’en 2012), a travaillé sur ce rapport pendant deux ans. Il pointe un manque de moyens et de professionnels qui permettraient à ces femmes de guérir.
On veut pas «revictimiser»
«Il faut supprimer les barrières pour permettre aux femmes de pays en conflit de venir se réfugier dans un pays en paix», estime Mme Sirois. Un interrogatoire serré de la part d’agents d’immigration, par exemple, peut effrayer les victimes de violences sexuelles. On ne veut pas les «revictimiser».
«Nous avons également besoin de nouveaux moyens pour former les intervenants auprès de ces femmes: nous avons un personnel engagé et motiver, mais qui manque de formation.»