Le docteur Denis Mukwege a reçu le prix Nobel de la paix le 5 octobre dernier. «L’homme qui répare les femmes» a croisé en 2011 le chemin d’un Winnipégois, le producteur musical Darcy Ataman, tout aussi dévoué à la cause des femmes violées.
Depuis plus de 20 ans, le gynécologue Denis Mukwege soigne les victimes de sévices sexuels et de mutilations génitales en République démocratique du Congo. Ses patientes, qui exigent plusieurs interventions chirurgicales, sont détruites physiquement et moralement.
Après avoir réparé le corps, que reste-t-il de l’âme?
Les femmes composent et chantent
Dans la province du Sud-Kivu, dans un hôpital de Bukavu, Darcy Ataman a développé un programme musical appelé Healing in Harmony, en français, Guérir en harmonie. Les femmes survivantes d’un viol écrivent leurs propres compositions, puis les chantent. Ensuite, leurs créations sont enregistrées dans un studio aménagé par Darcy Ataman.
«Les femmes qui ont vécu un viol ont des difficultés à parler de ce qui leur est arrivé. Là-bas, en Afrique, la culture musicale est omniprésente. Dans la zone de conflit, ces femmes sont très affectées. Mais au moins, leur capacité de chanter les emporte loin de toute cette agitation. Et en plus, ça ne leur coûte rien.»