Fils de Mordecai Richler, Noah Richler a sillonné le Canada pendant trois ans, à la rencontre de ses romanciers et conteurs. À la recherche surtout de leurs histoires parce que, si on veut connaître un pays, il faut commencer par connaître les histoires qui le hantent. Son périple a donné lieu à un récit de voyage littéraire intitulé Mon pays, c’est un roman.
Ce livre de 500 pages est une version abrégée de l’ouvrage original de langue anglaise. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’un atlas littéraire du Canada. Comme il est question d’une kyrielle d’écrivains, depuis Margaret Atwood jusqu’à Richard Wright, en passant par Dionne Brand, Austin Clarke, Yann Martel, Lisa Moore et Russell Smith, pour n’en nommer que quelques-uns, je me limiterai aux propos que l’auteur a recueillis auprès de romanciers francophones.
Au départ, Noah Richler note que les romanciers et conteurs façonnent les époques et les lieux que nous occupons. À ce titre, les arts littéraires ne sont pas des luxes gratuits. Les écrivains parlent de nous et «pour peu que nous tendions l’oreille, ils ont beaucoup à nous apprendre».
Parmi les exemples cités par Richler, je retiens La Kermesse, de Daniel Poliquin. Ce dernier «se sert de la participation du Canada à la Première Guerre mondiale, habituellement traitée avec componction, pour construire une délicieuse satire». L’auteur précise qu’il est peut-être plus facile d’arriver à cela «à partir de la position marginale qui est celle d’un Franco-Ontarien vivant à Ottawa».
Le seul autre romancier franco-ontarien mentionné dans cet atlas littéraire est Francis Chalifour qui, aux yeux de Richler, montre «une volonté de rouvrir le débat sur les mérites du fédéralisme». Il faut préciser que Poliquin et Chalifour figurent parmi les rares romanciers franco-ontariens dont les textes ont été traduits en anglais.