Quel est l’impact des initiatives de vérification des faits qui se sont multipliées ces dernières années? Comment éviter que ces efforts ne prêchent qu’aux convertis? Le cinquième congrès mondial des médias vérificateurs de faits, Global Fact 5, qui avait lieu du 20 au 22 juin à Rome, avait quelques bonnes nouvelles… et une mauvaise, gracieuseté de Facebook.
Facebook: distraction
En décembre 2016, Facebook annonçait un partenariat avec cinq médias spécialisés dans le «fact-checking», dont Snopes et PolitiFact: chaque fois que l’un d’eux publierait un texte vérifiant une nouvelle préalablement marquée comme douteuse par des lecteurs, Facebook publierait ce texte conjointement au texte original, avec la mention «dispute» (contesté) ou «fact checked» (vérifié).
Or, 18 mois plus tard, selon une enquête réalisée pour Facebook par la psychologue Grace Jackson, la majorité des usagers… n’ont aucune idée de ce que cette mention signifie. Ils passent distraitement par-dessus, la confondant avec une publicité ou avec ces «articles apparentés» que le réseau social nous offre d’habitude.
Ayant testé quelques configurations différentes, Grace Jackson est arrivée au congrès avec deux modifications que Facebook devrait implanter sous peu: la mention «Fact Check» sera davantage visible (surlignée sur fond vert) et deux lignes de texte résumeront plus clairement le verdict.
Si cette étude avait de quoi dépiter les participants du congrès, en contrepartie, quelques témoignages présentés dans d’autres séances ont donné plus d’espoir à ceux qui rêvent de pouvoir mesurer l’impact de leur travail.