Un proverbe français dit que la vengeance est un plat qui se mange froid. Louise Dandeneau nous propose neuf nouvelles qui traitent de vengeance dans un recueil justement intitulé Buffet froid. Imagination, rythme saccadé et humour noir font bon ménage.
La première nouvelle met en scène Frédéric, fils fier de son identité, qui se décide à donner une leçon à ses parents. Pas question d’essayer une thérapie de conversion. Il aime Jimmy et veut que son partenaire fasse partie de la famille, n’en déplaise à son père qui peine à prononcer le mot «gai».
Dans la nouvelle suivante, une femme a servi son mari pendant quarante-huit ans et semble maintenant prête à se débarrasser de ce fainéant en lui servant un dernier hamburger… L’auteure joue, ici, sur le réel, le fantasme et l’imaginaire.
Lutte fratricide
On entend parfois dire que la vengeance est douce au cœur de l’indien, elle l’est certainement au cœur du grand frère qui se fait voler sa blonde par le petit frère. «Une raclée de mon grand frère, ça aurait été la preuve qu’il m’aimait assez pour me remettre sur le droit chemin.»
Une fois adulte, on peut penser que l’intimidation à l’école est chose du passé. Pas nécessairement; sa vengeance peut prendre des proportions quasi meurtrières en mûrissant.