«Est-ce vraiment important que chaque souvenir soit tout à fait conforme à la réalité?» Voilà la question que se pose Bernard, protagoniste du premier roman de Jean Boisjoli, La mesure du temps.
L’auteur nous plonge dans le Saint-Boniface des années 1950-1960 et c’est un retour personnel aux sources puisque Boisjoli est né et a grandi là, à l’époque du «Canada français d’outre-frontières».
À l’âge de 65 ans environ, Bernard invite une ancienne amante, Marjolaine, à l’accompagner dans son retour aux sources et à l’aider à écrire son autobiographie. Elle est la narratrice du roman, mais les plus longs passages sont les souvenirs et réflexions de l’ancien Franco-Manitobain.
Comme l’auteur, Bernard vit de sa plume. Il se demande si «les écrivains ne sont pas tous plagiaires de leur vie et de celle de leurs proches». Pour ma part, je me suis demandé si La mesure du temps est un roman autobiographie, une autofiction… Jean Boisjoli m’a confirmé que ce n’est pas le cas.
Bernard revient à Saint-Boniface pour se «libérer de ce passé qui trouble ses jours et hante ses nuits». On le voit comme fils unique de parents bien mal assortis, comme écolier chéri de sœur Marie-des-Oliviers, comme élève au collège des Jésuites.