Une saison artistique riche en projets créatifs au Labo

Nouvelle saison artistique du Labo
Projet collaboratif 6 degrés au studio du Labo 2023. Photos: courtoisie
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Publié 23/09/2023 par Nina Boucherie

Au Labo d’arts médiatiques, à Toronto, c’est une nouvelle saison artistique qui prend place. De nombreux évènements seront organisés pour ses membres, et des ateliers et expositions seront prévus pour le public. 

Pour sa 17e année, la directrice Dyana Ouvrard a choisi de mettre le Labo «en jachère», c’est-à-dire à contre courant du monde dans lequel on vit. Elle évoque un monde «qui va trop vite et qui en demande toujours plus… Il faut retrouver notre rythme, ne pas être dans le résultat et laisser le temps à la créativité.»

Des arts médiatiques

Dyana Ouvrard définit les arts médiatiques comme étant des «oeuvres d’art dont le fonctionnement fait appel à la technologie, et qui implique l’enregistrement soit d’images, de sons ou de nouvelles technologies». 

C’est un art contemporain qui s’éloigne du traditionnel. «On ne retrouvera pas d’exposition de peinture au Labo.» Néanmoins, étant le seul centre d’arts francophones de ce genre à Toronto, la directrice indique que «même si les arts médiatiques sont notre phare, on veut embarquer avec nous tous les artistes».

Les arts médiatiques concernent donc la vidéo expérimentale, l’animation, la réalisation, le court-métrage, le long-métrage. Par exemple, au sein de la réalité virtuelle, les artistes peuvent «créer un nouveau monde virtuel où on peut exposer ses propres oeuvres dans un espace 100% numérique».

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Une directrice motivée

C’est donc depuis 2020 que Dyana Ouvrard est à la direction de ce regroupement d’artistes visuels franco-torontois. Après avoir obtenu une maîtrise en géographie, Dyana Ouvrard a toujours travaillé dans le domaine de l’art, notamment dans le milieu du théâtre. Elle a également travaillé en tant que gestionnaire en arts dans un autre centre à Ottawa.

En entrevue avec l-express.ca, elle évoque son «parcours assez improbable» et affirme son intérêt pour le «questionnement des espaces vécus, désirés et imaginés» au sein de l’art.

C’est d’ailleurs ce questionnement qui l’a poussé à devenir commissaire et a développé des projets qui «laissent une trace». Depuis un an, son rôle est de «mettre en avant les artistes, de documenter et de laisser une empreinte de ce qui s’est fait», dit-elle.

Nouvelle saison artistique du Labo
La directrice générale et artistique du Labo, Dyana Ouvrard.

«Un centre d’arts autogéré par les artistes»

En échange d’une adhésion annuelle, Dyana Ouvrard et l’administratrice en art Éléonore Donati se chargent de la gestion du centre à la disposition de ses 75 membres. Selon la directrice, les membres sont «la raison d’être du Labo. Ce sont eux qui construisent le bateau et décident du phare où aller… puis après c’est moi qui navigue.»

La plupart des membres sont des artistes professionnels, c’est-à-dire ayant obtenus un diplôme dans les arts ou étant reconnus comme tel par leurs pairs. «Beaucoup viennent du cinéma, de la réalisation, photographie, vidéo expérimentale, travaillent dans la performance, l’écriture, la peinture.»

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Les autres membres sont des «membres connaisseurs». Ils travaillent dans le milieu artistique ou culturel, mais n’ont pas de pratiques professionnelles. Il y a également aussi de «membres amis» qui soutiennent et apprécient l’art.

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Dyana Ouvrard (chapeau), Éléonore Donati (à g.) et des membres du Labo

Un lieu de convivialité

Tout au long de l’année, le Labo organise de nombreux évènements de réseautage pour ses membres afin de «créer des ponts entre les artistes».

«On a d’ailleurs souvent de beaux projets qui naissent lors de ces évènements». Selon Dyana Ouvrard, ces causeries sont «très importantes pour les artistes afin de se sentir dans une communauté et en lien avec les autres».

Le premier objectif est de «faire du Labo un lieu convivial».

«Les membres viennent régulièrement au Labo pour dire bonjour, travailler sur leur projet, changer d’air.»

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Un relai du début à la fin 

Le Labo accompagne les artistes dans le processus de création en laissant l’atelier disponible, et en organisant des programmes de mentorat ou des résidences d’artistes. Lors de ces résidences, «l’artiste est maître de son temps, on n’impose jamais rien en terme de performance».

Dyana Ouvrard se bat pour «faire comprendre aux citoyens que l’étape de création est primordiale».

«En tant que spectateur, on voit l’oeuvre finale mais tout ce qui se passe avant est crucial.»  Le Labo est donc «là pour aider les artistes dans cette étape quand le public n’est pas forcément intéressé» en trouvant des financements et en fournissant des équipements.

En ce qui concerne la diffusion de l’oeuvre, le Labo organise une à deux expositions par an. La directrice évoque également leur présence sur les réseaux sociaux afin de faire connaître les artistes. 

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Exposition Le Bazz’Art 2022-2023.

Prochains événements à venir pour le public

Ce samedi 23 septembre, lors de la Nuit Blanche, le Labo invite le public à contribuer à son projet épistolaire collaboratif au 401 Richmond Ouest. Il s’agit du projet 6 degrés, qui a débuté en mars dernier, où chaque femme est invitée toute l’année à écrire une lettre ou une phrase afin de répondre aux précédentes lettres concernant les questions qu’on se pose en tant que femme.

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Le Labo exposera ce projet au mois de mars prochain.

Du 23 septembre au 21 octobre, l’exposition collective Bulles, pour présenter 11 artistes du Labo, aura lieu à l’Alliance française. Le 5 novembre, une co-présentation de courts-métrages est proposée dans le cadre du festival Cinéfranco.

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Le projet épistolaire collaboratif d’écriture féministe 6 degrés.

Des partenaires francophones et anglophones

Les centres d’arts médiatiques anglophones Charles Street Video et Trinity Square Video sont les deux partenaires du Labo, l’un en charge de la gestion d’équipement, l’autre fournissant une assurance santé privée aux membres. 

Beaucoup de projets sont menés en collaboration avec des organismes francophones. «On partage nos ressources et nos forces dans la communauté», indique Dyana Ouvrard. Notamment avec l’Alliance française, des camps autour de la photographie et la vidéo sont organisés chaque année.

Une pénurie de commissaires

Afin de devenir commissaire d’événements artistiques, Dyana Ouvrard a suivi un mentorat à l’Association des groupes en arts visuels francophones (AGAVF). Elle indique qu’il y a «très peu de formations en français dans le milieu artistique» en Ontario. 

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«Il existe aujourd’hui un gap générationnel», s’exprime-t-elle. «Les commissaires ne voient pas le monde de la même manière quand ils ont 30 ou 60 ans.» Il est important, selon Dyana Ouvrard, «de créer une nouvelle base et une diversité de points de vue».

À la recherche de financements

Chaque année, le Labo reçoit des subventions de bailleurs de fonds tels que le Conseil des arts de Toronto, Conseil des arts de l’Ontario et Patrimoine Canadien.

Néanmoins, le Labo a «besoin d’être toujours dans l’innovation pour éviter d’être dans la répétition», et cherche des fonds supplémentaires. «On ne prend plus de risque artistique, car on n’a pas les moyens financiers.» 

Le Labo est à la recherche de financements pour son programme Le Cercle pour financer trois semaines d’occupation du studio par un artiste. Cet objectif de 1200$ serait l’occasion pour un artiste d’avoir une toile vierge pour sa créativité. 

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