Lorsque l’on visite un musée, surtout en Europe, on se doute bien que leurs riches collections de tableaux ou d’œuvres d’art ne se sont pas constituées en un jour. Mais on n’a pas toujours la possibilité d’en connaître l’histoire.
En visitant les collections du Louvre, à Paris, on imagine que les rois de France y sont pour quelque chose, sans parfois en savoir plus. Et ces contributions sont souvent un héritage national posthume dû à l’histoire plutôt qu’à la volonté de leur détenteur.
Les rois de France sont loin d’être les seuls amateurs d’art qui ont pu léguer leur nom et leurs œuvres d’art à l’histoire. Le musée du Prado à Madrid doit beaucoup aux rois d’Espagne. Les collections du musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg sont d’abord celles des Romanov, des tzars collectionneurs. Mais on connaît peut-être mois le rôle des princes Esterházy et leur contribution au musée des Beaux-Arts de Budapest, en Hongrie.
Les Esterházy sont une famille du nord de la Hongrie, non occupé par les Turcs lors de l’invasion de 1547. Mais François Esterházy (1533-1604) réagit contre cette situation. Ce sont ses descendants, son fils Nicolas 1er dit le Magnifique et son petit-fils Paul qui, par leur fidélité au Saint-Empire romain germanique, dirigé par les Habsbourg, et leurs combats contre les Turcs, assurent la renommée et la prospérité des Esterházy. En 1686, l’empereur Léopold 1er confère à Paul le titre de prince en reconnaissance des services rendus.
Des mécènes
Les Esterházy ont un goût marqué pour les arts et les ont soutenus dans divers domaines, dont l’architecture avec la construction de châteaux et de palais, confiée à des architectes de renom. La musique classique a aussi leur faveur et ils appuient des compositeurs comme Joseph Haydn, Franz Schubert ou Franz Liszt.