«Une fois c’était…» les auteurs dans les écoles

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Publié 31/10/2006 par Aurélie Lebelle

La nouvelle édition revisitée du Salon du livre de Toronto a donné un nouveau visage à la rencontre tant attendue entre les enfants et les auteurs. Alors que les années précédentes de grandes conférences accueillaient nos chères têtes blondes pour stimuler leur goût à la lecture, cette année, les auteurs ont mis leurs cartables sur leurs épaules et sont retournés à l’école pour rencontrer les élèves dans leur univers.

Les mercredi 25 et jeudi 26 octobre étaient synonymes de rentrée des classes pour une dizaine d’auteurs participant au Salon du livre. Plusieurs écoles du Grand Toronto les ont accueillis pour des présentations spéciales, toutes différentes en fonction de la classe des enfants et de l’auteur.

Les élèves ont donc pu suivre des ateliers passionnants, aux noms généralement ludiques comme La nuit où le soleil est parti, Le chant des cloches ou La crème glacée littéraire: un bouquet de saveurs.

Ange-Émile Maheu est allé rendre visite à la classe de 5e et 6e d’Émile Banodji à l’école Sacré-Cœur. Pendant une heure, il a séduit son jeune auditoire en leur «contant des contes», de l’histoire de la corneille à la patte coupée à celle du père de famille qui trouve sur son chemin plein de nourriture pour nourrir ses enfants. Une explosion de péripéties dans chaque conte qui suscite des éclats de rires, des regards captivés ou rêveurs.

Chaque fragment d’imagination brodé par Ange-Émile Maheu débute par un majestueux «Une fois c’était…», marque de fabrique qui séduit le public dès les premiers mots. Le conteur-né prend des intonations amusantes, mime une gestuelle de comédien et offre finalement un véritable spectacle aux enfants.

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«L’objectif est de leur faire aimer la lecture pour stimuler leur imagination, explique Ange-Émile Maheu. Le conte stimule l’imagination car il ne propose aucune image lorsqu’il est raconté, contrairement à la télévision.»

Les questions des enfants ont souligné une curiosité constructive et ont permis un réel échange avec l’auteur.

«J’ai appris beaucoup de mes contes par mes parents car il n’y avait pas la télévision à la maison, a expliqué le conteur aux enfants intrigués. Je les répétais à mes frères et sœurs qui étaient plus jeunes car nous étions 17 enfants. Je me suis vraiment consacré au conte quand j’ai pris ma retraite en 1990.»

En aparté, l’auteur des Contes d’Émile et une nuits et de Mon oncle Émile conte déclare en riant: «Je ne me souviens pas toujours de ce que j’ai fait la veille ou de ce que je dois faire le lendemain mais je me souviens de mes 480 contes et je peux tous les raconter à ma manière.»

Son sourire et ses histoires ont rapidement hypnotisé l’auditoire et qui n’a pu retenir ses rires au moment clé du spectacle lorsqu’Ange-Émile a sorti de sa boîte de Pandore Marion, Marianne et Mario, ses marionnettes, qu’il a fait danser en jouant de l’harmonica. Succès garanti.

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La nouvelle version de Salon de livre semble faire l’unanimité puisqu’elle permet à l’auteur d’avoir davantage de proximité avec son public et donc de le conquérir plus aisément. Loin d’être un marathon littéraire, le Salon du livre cherche cette année à privilégier la qualité plutôt que la quantité. «J’ai participé au Salon du livre en 2002 et j’ai rencontré 2400 élèves lors de six sessions de 30 minutes où je rencontrais 400 élèves en même temps. Je préfère venir dans les écoles car les enfants sont dans leur élément.»

Du côté de la direction, l’opération est également bénéfique puisqu’elle permet une économie financière intéressante, comme le souligne Patrick Bertrand, le directeur de l’école Sacré-Cœur: «Cette nouvelle édition du Salon du livre me convient tout à fait puisqu’elle nous évite des frais supplémentaires car les auteurs viennent directement à l’école. Les années précédentes, il avait fallu demander à un bus scolaire de venir chercher les enfants.»

Même si moins d’enfants peuvent avoir accès aux auteurs par cette nouvelle formule, cette dernière a néanmoins suscité un intérêt très vif. Les organisateurs souhaitent élargir ces rencontres vers plus d’écoles et vers des écoles d’immersion lors du prochain Salon du livre.

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