Une école de forge du 19e siècle… dans l’Est ontarien

Forge, 19e siècle, Hawkesbury
Pour chauffer le métal, on emploie la méthode au charbon, utilisée depuis plus de deux millénaires. Du charbon doux est placé au-dessus d’un petit feu. À l’aide d’un ventilateur, la chaleur est dirigée vers le charbon pour qu’il brûle jusqu’à une température de 3000°F. Photo: Étienne Ranger, Le Droit
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Publié 05/07/2022 par Charles Fontaine

À Hawkesbury se cache une des rares, et peut-être même la seule, écoles de forge en Amérique du Nord qui utilise les techniques du 19e siècle.

Depuis plus de 2000 ans, les forgerons s’affairent à chauffer le métal à des températures extrêmement élevées pour confectionner des objets du quotidien.

Les outils traditionnels utilisés dans ce métier ancien disparaissent de plus en plus avec les nouvelles technologies.

Forgeron: métier mythique

Joshua Van Noy pratique le métier de forgeron depuis plus de 20 ans. Plusieurs années après avoir étudié en entrepreneuriat, il a décidé d’ouvrir sa propre école de forge nommée Vans School of Blacksmithing en 2015.

Il possède un atelier à Hawkesbury et un à Ottawa.

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L’homme au physique imposant souhaite faire découvrir ce métier mythique aux débutants, qui peuvent même repartir à la maison avec leur création.

«L’idée derrière la création de l’école est de permettre à des individus qui n’ont aucune expérience dans le domaine de pouvoir créer un objet comme un couteau, une hache, un bijou, etc. Nous voulons donner la chance aux gens d’avoir accès à des métiers plus anciens», dit Joshua Van Noy.

Forge, 19e siècle, Hawkesbury
Le forgeron Josh Van Noy. Photo: Étienne Ranger, Le Droit

Accessible aux débutants

Il soutient que son école ne s’adresse pas seulement aux initiés de la forge.

«Les gens aiment ça pour plusieurs raisons. Premièrement, c’est quelque chose d’ancien. On le voit dans les films et les jeux vidéo. Les jeunes me parlent souvent du jeu vidéo Minecraft

«Ensuite, nous avons rendu ce métier accessible aux débutants. Tu n’as pas besoin d’avoir d’équipement ou de connaissances.»

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Alors qu’il a lancé son entreprise à Hammond en étant le seul enseignant, M. Van Noy compte maintenant sur une équipe de dix employés, étant donné la popularité de ses cours.

«Les gens viennent pour avoir du bon temps et repartir avec quelque chose qu’ils peuvent utiliser. Le cours le plus populaire est celui des couteaux, parce que les gens veulent avoir un couteau de cuisine de haute qualité.»

Deux ères de fabrication

L’expérience n’est pas la même aux deux ateliers, même si le résultat peut être similaire.

À Hawkesbury, les outils utilisés plongent les apprentis dans les années 1850 à 1900, tandis que les méthodes modernes du 21e siècle sont explorées à Ottawa.

L’arbre de transmission (line shaft) est le système qui alimente les outils de l’atelier de Hawkesbury.

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Ce mécanisme de transmission de l’énergie était extrêmement utilisé lors de la révolution industrielle.

L’énergie part d’une d’une source de courant qui fait tourner une poulie à laquelle est attachée une ceinture. Cette dernière fait tourner une autre poulie et ainsi de suite afin de transmettre l’énergie à la machinerie.

Forge, 19e siècle, Hawkesbury
Le forgeron Spencer Farrell. Photo: Étienne Ranger, Le Droit

Un marteau-pilon de 110 ans

Un des outils alimentés par ce système est un marteau-pilon âgé de 110 ans pour compresser le métal.

Pour le chauffer, on emploie la méthode au charbon, utilisée depuis plus de deux millénaires. Du charbon doux est placé au-dessus d’un petit feu. À l’aide d’un ventilateur, la chaleur est dirigée vers le charbon pour qu’il brûle jusqu’à une température de 3000°F.

Ces outils antiques constituent une perle rare pour l’Est ontarien.

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«J’ai un neveu qui est ingénieur et qui s’intéresse à l’histoire du métier. Il m’a dit que dans ses recherches, il a seulement découvert 90 line shaft en Amérique du Nord, et seulement 30 d’entre elles sont en fonction.»

«Je crois que nous sommes les seules qui permettent aux gens de les utiliser. Il y a beaucoup de petites forges dans la cour des gens, mais pas d’école. Je crois que je suis la seule personne au Canada qui possède deux écoles de forgerons», avance M. Van Noy.

Objets en aluminium et en bronze

Dans son atelier d’Ottawa, les forges et la presse sont alimentées au propane et par induction électromagnétique. Ce sont des méthodes modernes.

Couteau, hache, marteau, louche en cuivre, ceinture en cuir, bijou en aluminium et en bronze sont tous des objets que l’on peut fabriquer chez Vans School of Blacksmithing.

Même si tous les élèves commencent le cours avec la même quantité de métal, chacun peut confectionner le modèle de couteau ou l’objet décoratif qu’il désire.

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