«Une drag queen, c’est pas juste un travesti»

Gabriel de jour, Gabry Elle de nuit

Gabry Elle
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Publié 08/08/2020 par Paul-Francois Sylvestre

Le premier atelier de l’Académie du drag, offert par l’Association des communautés francophones d’Ottawa (ACFO Ottawa), a porté sur la synchronisation labiale ou le lip sync. Ce webinaire du 4 août a été animé par la drag queen Gabry Elle, artiste québécoise âgée de 28 ans.

«Une drag queen, c’est pas juste un travesti. C’est une couturière, une coiffeuse, une maquilleuse, une danseuse, une chanteuse, une metteure en scène, une chorégraphe. C’est une artiste complète», explique Gabriel Meagher-Gaudet, créateur du personnage Gabry Elle.

Une business

Originaire de Shawinigan (Québec), Gabriel Meagher-Gaudet a fait des études en comédie musicale à la Randolph Academy for the Performing Arts de Toronto. Cela l’a amené à jouer le rôle d’Edna Turnblad dans une production ontarienne de Hairspray en 2014.

L’année suivante, Gabry Elle voyait le jour à Québec.

Gabriel Meagher-Gaudet

«Être drag queen, c’est une business! Veux, veux pas, Gabry Elle est un produit que j’essaie de vendre, de réinventer. Je dois constamment acheter des perruques, des vêtements, des souliers, du maquillage. Ma garde-robe compte une soixantaine de perruques et une vingtaine de paires de souliers!»

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En temps ordinaires, Gabry Elle donne de quatre à sept spectacles par semaine. Ses prestations ont lieu dans des bars et discothèques gais, mais aussi à l’occasion de mariages, partys de bureau et événements corporatifs.

C’est son gagne-pain principal. «J’arrive à payer mon loyer et tous mes comptes, puis je vis bien!»

Académie du drag

C’est au terme de consultations que l’ACFO Ottawa a découvert comment plusieurs personnes se sentaient obligées de choisir entre leur langue et leur identité sexuelle.

«Elles ont soit la chance de vivre en tant que francophones ou de vivre en tant que membres de la communauté LGBTQ», note Ajà Besler, directrice générale de l’ACFO Ottawa. «Il leur est rarement possible de vivre ces deux identités en même temps.»

Ajà Besler

Fort d’une subvention de 46 700 $ de Patrimoine canadien, l’organisme a créé l’Académie du drag et cherché à recruter des artistes pluridisciplinaires capables d’offrir des webinaires portant, entre autres, sur la construction d’un personnage, la chorégraphie, le jeu théâtral et la confection des costumes. La synchronisation labiale est le premier atelier offert en ligne.

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Gabriel Meagher-Gaudet, alias Gabry Elle, a animé pour la première fois un webinaire en français sur le lip sync et c’était pour des francophones de la région d’Ottawa.

L’artiste aime interpréter la chanson Et Cetera (2000) de Gabrielle Destroismaisons, prénom prédestiné s’il en est un! Sorry Not Sorry de Demi Lovato lui va aussi comme un gant.

Mentorat et rayonnement

L’ACFO Ottawa prévoit offrir par la suite un volet de mentorat limité aux gens de la capitale. «L’objectif consiste à accompagner personnellement les artistes en herbe dans la création de leur premier numéro de drag, et ce, au terme d’un jumelage de six semaines», précise Ajà Besler.

Comme la formation a lieu virtuellement, l’ACFO Ottawa espère pouvoir offrir l’expérience à une centaine d’apprentis drag queens et drag kings.

Dans le meilleur des mondes, le rayonnement déborderait de la communauté locale pour rejoindre des personnes intéressées en Acadie, au Québec, ailleurs en Ontario et même dans l’Ouest canadien.

L’annonce du premier webinaire de l’Académie du drag de l’ACFO Ottawa.

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