Alors que le déclin du mouvement souverainiste se confirme au Québec, un nouvel organisme réveille le projet d’autonomie acadienne dans l’Atlantique. Il se donne deux ans pour définir la gouvernance d’une Assemblée nationale acadienne (ANA) et pour consulter la population. Mais selon la Société nationale de l’Acadie, fondée en 1881, il n’y a pas d’appétit pour cette démarche.
«C’est une initiative qu’on va suivre de près», estime la présidente de la Société nationale de l’Acadie (SNA), Louise Imbeault. «Que des gens choisissent d’examiner une autre proposition, c’est tout à fait légitime, mais ça ne correspond pas à une volonté des (huit) groupes qu’on représente (dans les quatre provinces). On a plus besoin de concertation que d’une autre structure.»
La réaction générale du leadership ne démonte pas Daniel LeBlanc, l’instigateur de Nation Prospère Acadie, la société sans but lucratif responsable du projet d’ANA. «C’est une démarche citoyenne et on a consulté les organismes. Ils ont des mandats assez remplis.»
«Quand on est financé par les gouvernements, il y a des sensibilités lorsqu’on parle d’autonomie politique. On a conclu que c’était à l’avantage de tous de poursuivre avec une démarche parallèle.»
Statu quo inquiétant
Depuis les années 1970, les diverses tentatives pour définir un modèle de gouvernance acadienne n’ont pas abouti, note le porte-parole. «L’Acadie est en suspens depuis cette période, mais le sentiment national est encore là», soutient-il. «Il y a des inquiétudes par rapport au statu quo.»