À l’heure qu’il est, il y a quelque part aux États-Unis une adolescente britannique de 14 ans qui, immédiatement après son décès, a été congelée dans l’espoir que la médecine, un jour, puisse la ressusciter.
Il y a quelques dizaines d’années que la cryonie (qu’on devrait cesser de confondre avec la cryogénie, qui est l’étude très sérieuse des basses températures) n’est plus de la science-fiction: on peut préserver un corps aussi longtemps qu’il y a quelqu’un pour alimenter l’appareil en azote liquide et veiller à ce que la température demeure à moins 196 degrés.
Le problème réside dans le fait qu’une fois l’opération terminée, le corps a été vidé de son sang et remplacé par un mélange d’antigel et autres produits de conservation: un peu comme les personnages de l’exposition scientifique Body Worlds. On voit donc mal comment il pourrait être ramené à la vie.
Depuis les années 1960, l’argument des médecins et des biologistes reste le même: le froid intense brise les cellules vivantes, et même l’hypothèse de nanotechnologies futuristes capables de faire des réparations à l’échelle microscopique, laisse sceptique.
On pourrait en théorie avoir une copie du corps original, mais serait-ce la même personne? D’autant qu’on ne sait pas grand-chose sur ce qui, dans notre cerveau, définit la personnalité… et nos souvenirs.
À travers le monde, trois institutions, entièrement financées par des fonds privés — et par les familles des défunts — offrent un tel service «après décèss: deux aux États-Unis et une en Russie. Une quatrième serait en cours de construction en Australie.
Détail: il faut que la personne soit déclarée morte par les médecins, puisqu’aucun de ces pays n’accepterait que soit congelée une personne vivante. Le journal The Guardian estimait récemment à 350 le nombre de corps qui sont ainsi préservés.