C’est de l’eau «non filtrée, non traitée, non stérilisée». Appelée aussi de «l’eau crue» (raw water), vendue 37 $ pour un contenant de 9 litres dans une boutique de San Francisco. Et pour la modique somme de 15 $, vous avez droit à un deuxième remplissage.
Tous les médecins et tous les experts en santé publique horrifiés par cette mode y voient un exemple comme quoi le «retour à la nature» a le dos large. Mais dans cette boutique de San Francisco, selon un reportage du New York Times publié le 29 décembre, cette «marque d’eau» est si populaire que, souvent, il n’en reste plus sur les tablettes.
Minéraux ôtés?
Pour ses défenseurs, cette eau «crue» a pour avantage d’être non seulement sans fluor, mais de ne pas être passée par les systèmes de filtration des villes qui en retireraient soi-disant des «minéraux bénéfiques».
Ils en ont aussi contre l’eau embouteillée, pas tant pour le plastique des bouteilles que pour le traitement qu’elle subit avant d’être mise en bouteille, qui en retirerait «les algues», tuant du coup des «bactéries probiotiques». En fait, à travers leurs sites, on retrouve généralement le concept selon lequel «traiter l’eau, c’est la tuer».
Porc et poulet crus?
Le blogueur David Gorski, dont le blogue Science-Based Medicine pourfend pseudosciences et pseudomédecines, se sent obligé de rappeler que «le choléra, la giardia intestinale, la dysenterie et une grande variété de maladies de l’eau, bloquées par des techniques de filtration modernes, sont toutes des maladies très, très naturelles»…