Un test de santé pour les sols

L'étudiante Erin Wepruk et la prof Amanda Diochon.
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Publié 12/10/2016 par Lisa McLean

Les sols les plus sains ne produisent pas nécessairement les meilleurs rendements.

Toutefois, une nouvelle étude indique que les pratiques de gestion agricole influent sur la santé des sols et donnent aux cultures une meilleure chance de prospérer dans des conditions difficiles.

Dans le cadre d’un projet de recherche multipartenaires, Amanda Diochon, professeure à la Faculté de géologie de l’Université Lakehead, à Thunder bay, collabore à la mise au point d’un test de santé pour le sol.

Le projet vise à déterminer comment différentes pratiques de gestion influent sur la santé du sol à l’aide d’échantillons prélevés de quatre sites de l’Ontario: Ottawa, Delhi, Elora et Ridgetown. Mme Diochon suivra l’évolution des composants de la matière organique au fil du temps.

Rendement ≠ santé

«Un agriculteur peut augmenter les doses d’engrais et optimiser le rendement, mais cela ne signifie pas pour autant que le sol sera en santé», dit-elle. «Et parfois, le rendement est uniforme d’une saison à l’autre ou entre les lieux de culture, mais la santé du sol de différents champs peut tout de même varier.»

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Alors, s’il est possible de produire une culture à haut rendement dans un sol peu favorable, en quoi la santé du sol importe-t-elle?

Selon Mme Diochon, la réponse est simple: la certitude. Un sol en santé est plus productif lorsque les conditions sont moins qu’idéales.

De plus, un sol sain est plus résilient et peut s’adapter aux facteurs de stress imposés par le climat. Par exemple, un sol bénéficiant d’un apport adéquat en matière organique de qualité retient plus d’humidité lorsque le climat est sec.

Et un sol ayant une communauté microbienne plus diversifiée et productive s’adapte mieux aux changements.

Mesurer la santé

Mme Diochon évalue actuellement les effets de la rotation des cultures et du travail du sol sur les diverses propriétés de la matière organique. Pour y parvenir, il lui faudra déterminer les indicateurs de la matière organique du sol qui sont sensibles aux changements.

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« Nous savons ce qu’est la santé du sol, mais pouvons-nous la mesurer? Personne n’a encore percé le secret», ajoute-t-elle.

Son équipe de recherche a cerné sept indicateurs clés qui, selon elle, évolueront au fil du temps. Ensemble, les indicateurs lui permettent d’évaluer les propriétés physiques, biologiques et chimiques du sol.

«Il est difficile de déceler des changements en mesurant la matière organique ou le carbone organique», indique Mme Diochon. «Toutefois, en examinant certains attributs de la matière organique, comme la fraction légère ou la fraction sableuse, nous constatons qu’ils sont sensibles aux changements.»

Mme Diochon explique qu’en analysant les échantillons de sol prélevés de quatre sites en Ontario les chercheurs arriveront à mieux comprendre comment la matière organique répond aux changements parmi les lieux de culture et les types de sols.

«Nous espérons que nos travaux permettent de déterminer des pratiques exemplaires de gestion pour améliorer ou conserver la santé du sol», précise la chercheuse. «Nous voulons qu’ils profitent autant que possible aux agriculteurs tout en minimisant l’impact sur l’environnement, l’objectif final étant de renforcer la résilience de l’ensemble du système.»

Auteur

  • Lisa McLean

    Journaliste à l'agence AgInnovation Ontario, basée à Guelph: nouvelles et reportages sur l’innovation agricole et le développement du milieu rural.

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