Hédi Bouraoui s’est fait depuis longtemps un personnage de nomade, comme en témoigne, par exemple, son ouvrage intitulé Nomadème. Fêté dans son pays natal, la Tunisie, couvert de louanges en Italie, il vient d’être nommé citoyen d’honneur d’Acquaviva, dans la région de Bari. Chantre du multiculturalisme et défenseur infatigable de l’immigrant, on le retrouve plus actif que jamais dans sa trilogie méditerranéenne, dont le troisième volume est paru récemment, Méditerranée à voile toute.
«Au milieu d’une mer Méditerranée grouillante de vie, où crises et drames surviennent en cavalcade, Hannibal Ben Omer, à la fois omniprésent et secret, résout les énigmes, excepté la sienne propre.
Il y a deux grands romans dans ce roman, celui d’une double quête identitaire, celle d’Hannibal et celle de Télémaque. En fait, il pourrait y en avoir bien d’autres.
Ainsi l’épisode de l’enlèvement de la petite Inès, fille de l’adorable Dolorès et du méchant Grec, Vassilis, constituerait à lui seul, bien ficelé, un polar.
Mais Bouraoui a trop de talent imaginatif et nous voilà partis pour une saga à rebondissements.