En 2008, Micheline Lachance publiait le premier tome des Filles tombées. Ce roman sur les filles-mères dans le Montréal des années 1850 a fait partie de mes coups de cœur de l’an passé. Le second tome des Filles tombées a récemment paru, avec comme sous-titre Les Fantômes de mon père. La romancière se révèle encore une fois une narratrice hors pair, avec un bémol toutefois.
L’héroïne des Filles tombées est Rose Cork, appelée Rose Toutcourt puisqu’on la croit orpheline de père et de mère. À la fin du premier tome, elle a trouvé sa mère, devenue religieuse. Au début du second tome, mère et fille vivent à New York, mais Rose est hantée par le père qu’elle n’a pas connu. Elle entend remuer mer et monde pour le trouver, mais ses démarches tardent à se mettre en branle car l’auteure n’en finit plus de nous raconter une autre histoire, d’un intérêt secondaire, soit celle d’une Québécoise qui a épousé le prince Félix de Salm-Salm.
C’est là que se situe mon bémol. Je reconnais qu’une minutieuse recherche a été effectuée et que l’auteure soutient brillamment tout ce qu’elle avance, notamment au sujet des péripéties du prince, de la princesse, de Maximilien 1er et des guérilleros de Benito Juares à Querétaro (Mexique).
Mais à mon avis, toutes ces aventures occupent trop de place dans le roman car ce n’est qu’à partir de la page 200 que le roman prend vraiment son envol et que le lecteur replonge dans la vie trépidante de Rose.
C’est dans les dernières 200 pages que Micheline Lachance se révèle une conteuse hors pair. Elle a même su m’arracher des larmes à deux reprises!