Un rapport-testament pour François Boileau

La décision d’intégrer le Commissariat à l’Ombudsman reste «inexplicable»…

François Boileau et son dernier rapport en tant que commissaire «indépendant» aux services en français de l'Ontario. Son successeur relèvera de l'Ombudsman de la province.
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Publié 16/04/2019 par François Bergeron

Le commissaire aux services en français de l’Ontario, François Boileau, a déposé ce 16 avril son douzième et dernier rapport annuel, puisque son poste «indépendant» (pas vraiment finalement…) disparaît dans sa forme actuelle à la fin d’avril, remplacé par un adjoint à l’Ombudsman de la province.

«Prends bien soin de tes nouveaux employés cher Paul», écrit François Boileau à l’Ombudsman Paul Dubé. «Tu es chanceux de les avoir! Ils sont compétents, dévoués, intelligents, et novateurs. L’Ombudsman se trouve enrichi grâce à eux.»

Reculs

Cette intégration du Commissariat au bureau du protecteur du citoyen n’en est pas moins un des «immenses reculs» infligés aux Franco-Ontariens par le gouvernement conservateur de Doug Ford depuis son élection le 7 juin 2018.

Intitulé Épilogue d’une institution franco-ontarienne, ce rapport-testament couvre les activités du Commissariat du 1er avril 2018 au 31 mars 2019, qui a traité 435 plaintes et demandes de renseignements liées au respect de la Loi sur les services en français.

Déplorant évidemment sa propre rétrogradation, de même que le retrait du financement promis à l’Université de l’Ontario français (maintenu en vie par le gouvernement fédéral), Me Boileau continue d’émettre des recommandations en matière de désignation, d’offre active, de santé, d’immigration, de justice et d’éducation secondaire et postsecondaire.

Moins de latitude

Selon lui, ses activités de promotion, de sensibilisation et de conseil proactif auprès de l’appareil gouvernemental sont compromises. La personne qui sera employée de l’Ombudsman pour s’occuper des dossiers francophones «n’aura pas la même latitude pour choisir ses priorités et agir en amont pour faire avancer les droits linguistiques».

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Dans ce rapport final, François Boileau rappelle que «derrière nos rapports, études, les politiques publiques et les décisions gouvernementales, il y a du vrai monde qui tente de vivre leur vie et garder leur langue et leur culture». Son objectif a toujours été de «les aider dans ce projet louable», assure-t-il.

Modernisation de la LSF

Il continue d’insister sur «la nécessaire modernisation de la Loi sur les services en français qui, en 2019, est toujours aussi désuète qu’en 2016». La modernisation de la LSF était promise par tous les partis politiques lors de la dernière campagne électorale. Elle reste un des chevaux de bataille de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario.

Carol Jolin, le président de l’AFO, fait remarquer qu’à l’époque où la loi a été mise en oeuvre, «les Canadiens de Montréal avaient affronté les Flames de Calgary en finale de la Coupe Stanley. Le mur de Berlin s’effondrait. Ça vous semble loin? Ça fait aussi longtemps que ça que la Loi n’a pas été modernisée!»

L’AFO remercie chaleureusement François Boileau «pour le travail important qu’il a effectué auprès de la communauté franco-ontarienne au cours des 11 dernières années» et lui souhaite bon succès dans ses projets d’avenir.

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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