Tamara Gverdtsiteli été la première à chanter dans une langue étrangère à la radio soviétique, en 1988. Elle avait interprété Non, je ne regrette rien, d’Édith Piaf. Depuis tout ce temps-là, l’artiste lyrique, qui sera en concert au Roy Thomson Hall de Toronto le 3 juin, est surnommée «La Édith Piaf russe».
Ce qui est inexact puisqu’elle est originaire de Tbilissi en Géorgie, qui a acquis ou retrouvé son indépendance avec l’effondrement du communisme peu après ce fameux passage de Mme Gverdtsiteli à la radio, qui coïncidait déjà avec la Perestroïka de Gorbatchev.
«Le public a vraiment aimé la chanson et m’a surnommée ‘la Édith Piaf russe’ dans un moment de surexcitation, espérant que le message s’envolerait vers Paris», dit-elle en entrevue à L’Express.
«Je chante en français partout à travers le monde et cela fait partie de mon programme. Paris, qui fait partie de ma vie artistique, est inspirante.» Le spectacle de Toronto – en première nord-américaine; il n’a même pas encore été présenté en Russie – comprendra aussi des chansons de Michel Legrand.
Le titre, Mamele: The Mother’s Eyes, vient du petit surnom yiddish pour maman. «Il y a de petits noms comme ça dans toutes les langues, pour montrer notre amour et notre tendresse à notre maman. Les yeux d’une maman nous réconfortent toujours et nous sécurisent, et ce petit surnom véhicule tous ces sentiments. »