Alain Trudel transcende l’acoustique du Roy Thomson Hall

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Publié 04/11/2008 par Khadija Chatar

La semaine dernière, derrière les vitraux du Roy Thomson Hall qui abrite l’Orchestre symphonique de Toronto (OST), Alain Trudel a conduit, du 30 octobre au 2 novembre, avec ardeur et dextérité un concert de Mendelssohn et Haydn. De sa baguette, le son acoustique qui envahissait l’amphithéâtre tendait sensiblement sur la corde émotive des spectateurs. Il a ravi son public en présentant en introduction sa toute dernière composition Rhéa. Une oeuvre qu’Alain a écrite en hommage à Alexandra Alexander, une bénévole à l’OST.

«Avant d’écrire Rhéa, j’ai voulu rencontrer cette dame qui œuvre depuis 40 ans au sein de l’OST et dont tout le monde me parlait», déclare M. Trudel. Et le voilà face à une femme débordante de vitalité. Une énergie qu’il voudra reproduire au son de tambours et de timbales.

«J’ai voulu créer un effet de spatialisation. J’ai donc placé des trompettes au fond de la salle, et dans laquelle le son se promenait et donnait ainsi un effet de procession avant de rejoindre les timbales sur la scène», décrit M. Trudel. Rhéa fut jouée pour la première fois à North Bay, en septembre dernier, lors d’une tournée de l’OST au Nord de l’Ontario. «Les gens ont adoré ce son qui venait de partout! C’est comme au cinéma et dans la vie. Si on y pense, le son n’est pas unidirectionnel», ajoute-t-il.

Mais lors de ces quatre jours de concert, la grande vedette était le grand violoniste invité, Jacques Israelievitch. Cet homme a joué un concerto de la symphonie # 50 d’Haydn. Son jeu était d’une qualité technique et d’une intensité émotionnelle rarement réunies en un seul musicien. Il était en une telle communion avec son instrument qu’on aurait pu presque croire que son violon prolongeait son épaule.

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Alain Trudel conduira des musiciens en herbe du TSYO (Toronto Symphony Youth Orchestra) lors de leur premier concert de la saison. Un spectacle qui se tiendra le 18 décembre au George Weston Recital Hall. «Ils ne sont pas aussi juniors qu’on pourrait le croire. Cela fait cinq que je suis avec eux et je vous garantis qu’ils sont même très bons», dit Alain Trudel. Lors de ce premier concert, seront joués des morceaux impressionnants comme la 5e symphonie de Prokopievsk et la 94e symphonie d’Haydn, La surprise. «C’est le plus grand orchestre de jeunes au pays et donc le plus large bassin de musiciens aussi!», affirme-t-il. Dans cet orchestre, les 85 jeunes sont âgés de 12 à 22 ans. «C’est un grand orchestre avec lequel on peut se permettre de jouer de grandes œuvres».

Et lors de ce concert, le spectateur aura l’occasion de découvrir le nouveau prodige du TSYO. Chaque année, un concours de concerto est organisé dans lequel sont sélectionnés deux talents. «Un est envoyé à l’Orchestre symphonique de Toronto dans un programme éducatif et un autre aura l’occasion de jouer un concerto complet avec nous lors de nos concerts. Il s’agit de deux expériences différentes qui offrent l’opportunité à deux jeunes de s’exprimer en tant que solistes avec deux orchestres», explique Alain.

Plus qu’un chef d’orchestre, Alain Trudel transmet son amour de la musique avec une telle délicatesse, que même le simple spectateur, quel que fut son âge, se prend à rêver de jouer de ces instruments si familiers et pourtant complexes.

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