Emmanuel a commencé à peindre à l’âge de six ans, comme bien d’autres. Mais lui a persévéré, guidé par des parents attentionnés et émerveillés d’avoir un rejeton si doué de sens artistique. Un père exigeant, et ça a réussi. Fort bien ! Emmanuel a déjà eu plusieurs expositions de groupe, mais cette fois, il se produit seul. Il est encore tout jeune bien qu’il soit en deuxième année d’université à l’École des Beaux Arts de York. Mais il vous explique ses tableaux avec l’assurance d’un vrai professionnel.
Dans la Salle polyvalente de North York , ce mercredi 5 novembre, c’est Karine Larcher, directrice du Centre de North York, et Jean-Claude Duthion, le directeur de l’Alliance française de Toronto qui recevaient, avec une généreuse convivialité, les nombreux invités et amis venus admirer les œuvres du jeune peintre. L’ambiance était cordiale elle aussi, et l’on côtoyait beaucoup d’universitaires, de jeunes gens, ainsi que de nombreux élèves de l’Alliance française. L’ensemble des tableaux donnait un air de fête. « C’est un bouquet de couleurs ! » a dit fièrement la mère du peintre, et c’était vrai !
S’il était en fin de carrière, on dirait qu’il y a trois manières parmi les tableaux d’Emmanuel: la première impressionniste très inspirée du Groupe des Sept canadiens, et l’un des tableaux n’aurait pas été renié par Thompson ; la seconde manière est d’inspiration fauve, peinte surtout en Corse ; la troisième se tourne vers l’abstraction. L’absence de date sur les fiches des tableaux n’autorise pas à dire qu’il y a eu évolution dans cet ordre.
Je pencherais plutôt pour voir dans cette exposition un art encore jeune, très diversifié, et qui cherche son style. Il est intéressant de voir qu’Emmanuel n’a pas succombé à la tentation de facilité qu’il y aurait eu à suivre la palette du Groupe des Sept. Cependant, il a en été tellement influencé qu’on en retrouve les coloris dans ses paysages corses, en plus violent toutefois. Des feuillages d’automne canadiens, d’un côté, aux champs de fleurs méditerranéens, de l’autre. Et puis, il y a un désir d’abstraction qui se manifeste tantôt par des paysages aux lignes épurées, tantôt par un certain cubisme, inspiré de Braque. Emmanuel a non seulement un bon sens des couleurs mai aussi du relief, comme on peut le voir dans le tableau « Champ de lavande ».