La politique provinciale au Nouveau-Brunswick a atteint un point de non-retour. La nomination au cabinet ce mois-ci de l’ancien chef du parti de la People’s Alliance, Kris Austin, connu pour son aversion à l’égard du bilinguisme et des droits linguistiques, est un affront majeur de la part du premier ministre Blaine Higgs à l’égard des francophones.
Le désintérêt, voire l’hostilité, de Blaine Higgs à l’égard des langues officielles ne date pas d’hier.
En 1985, alors qu’il était au début de la trentaine, il a soumis un mémoire écrit à la main au Comité consultatif sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick dans lequel il soutenait que nous devrions «nous éloigner des fantaisies irréalistes des droits linguistiques dans tous les secteurs».
Il suggérait aussi la tenue d’un référendum pour répondre à la question «Le Nouveau-Brunswick devrait-il avoir une seule langue officielle et cette langue devrait-elle être l’anglais?».
À la fin des années 1980, il pousse son militantisme anti-bilinguisme plus loin en se présentant, sans succès, à la chefferie de l’ancien parti Confederation of Regions (CoR). Ce parti souhaitait notamment l’abolition de la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick de 1969.