«Cabaret U-Mano». Bien des idées peuvent transparaître à travers cette mystérieuse locution. D’aucuns y ressortiront la notion d’humanisme, d’autres y verront un appel au contact physique, à travers le terme mano. Justement, le Cabaret U-Mano s’avère l’expression même de ce que l’être humain peut faire de plus artistique dès lors qu’il laisse ses mains s’exprimer avec spontanéité. Une symbiose parfaite entre le monde du spectacle et celui du rêve, entre les mouvements d’une marionnette et le corps de son manipulateur.
«C’est la rencontre de trois matériaux complètement différents qui se seraient découverts un fort taux d’adaptabilité les uns par rapport aux autres, pour donner un produit fini unique et précieux.»
La vision quelque peu chimique avec laquelle le Québécois Raynald Michaud, metteur en scène du Cabaret U-Mano, décrit le processus qui a amené à la création de sa troupe pourrait paraître absconse, de prime abord. Et pourtant, s’essayer au jeu de la définition du Cabaret U-Mano est révélateur de la grande difficulté que l’on éprouve à trouver les mots justes pour transmettre le trop plein d’émotions perçu après près de deux heures de spectacle.
Au final, seul un borborygme étouffé vient exprimer la frustration de n’avoir eu l’impression de ne passer qu’une petite demi-heure en salle: «Wow!» Et qu’il soit anglophone, francophone ou allophone, le «Wow!» est généralement évocateur d’un plaisir indescriptible et inattendu. Et sans pousser le spectateur jusqu’à l’orgasme, force est de constater que la troupe réussit à provoquer des émotions tout à fait particulières.
Sur une bande sonore revisitant de grands classiques de la chanson, aussi bien francophone qu’anglophone, les dix membres du Cabaret U-Mano donnent vie à différentes marionnettes dans une ambiance digne des plus belles heures du cabaret à l’ancienne.