Trump vs Harris : Messie vs Antéchrist

Donald Trump et Kamala Harris.
Donald Trump, Kamala Harris.
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 25/07/2024 par François Bergeron

Il est crucifié mais il ressuscite. Il traverse le désert et marche sur l’eau. Il prêche aux foules. Une intervention divine lui sauve la vie. Donald Trump n’est plus seulement un miraculé, c’est un Messie!

On a entendu des dizaines de versions de cet évangile à la convention de son Parti républicain. Sauvé par la Providence. Guidé par la main de Dieu. Éclairé par le Saint-Esprit. Plusieurs ténors républicains n’en parlent pas en métaphores, mais bien littéralement.

Le déclin de Joe Biden paraissait lui aussi un cadeau du Ciel, assurant la victoire de Trump en novembre. Jusqu’à ce que Dieu décide de soumettre son agent à une nouvelle épreuve: la capitulation du candidat démocrate, remplacé par Kamala Harris.

Les défauts de ses qualités

La vice-présidente est dynamique et moderne (mais comparé à Biden, tout le monde l’était). Elle est plus éloquente et moins erratique que Trump (mais comparé à Trump, tout le monde l’est). Elle pourrait reprendre des votes démocrates chez Robert Kennedy Jr, et motiver davantage de femmes.

Publicité

Mais les Démocrates restent en difficulté sur l’inflation et l’immigration, les deux enjeux les plus importants pour les électeurs américains.

Il est trop tôt pour comparer les campagnes républicaine et démocrate. Il faut attendre le choix du colistier de Harris (le 7 août) et la fin de la convention démocrate.

Ce ne sera pas une convention «ouverte»: Harris aura déjà été élue au moyen d’un vote en ligne. La clique au pouvoir depuis 2020, qui avait perdu le contrôle du narratif après le débat Trump-Biden, a au moins repris le contrôle du Parti démocrate au cours des derniers jours.

L’inflation et l’immigration

Jusqu’à maintenant, Harris colle au bilan de Biden: c’est le prix de sa promotion. Comme Biden dans son discours d’adieu, sa vice-présidente vante son bilan en des termes dithyrambiques… qui n’est pas sans rappeler la façon dont Trump décrit le sien. Des deux côtés, c’est de la pure vantardise.

Publicité

Or, la majorité des Américains ne trouvent pas le bilan Biden-Harris si extraordinaire. Le jovialisme n’est pas de mise.

Sur l’immigration – un dossier qui avait spécifiquement été confié à la vice-présidente – le bilan est indéfendable. Trump avait sécurisé la frontière Sud, Biden l’a abandonnée.

Harris tente aussi de se présenter en ex-procureure (qu’elle est) à la poursuite d’un criminel. Ça ne marchera peut-être pas contre Trump, qui est passé à travers tous les procès qu’on lui a intentés. Et ça rappellera que cet acharnement judiciaire était très politique, voire anti-démocratique… alors qu’on ne cesse de qualifier Trump de menace envers la démocratie.

Trump est susceptible de dire des choses qui paraîtront plus odieuses contre une femme que contre un homme. Ses conseillers lui demandent de rester calme et «présidentiel»… mais dans le feu de l’action, Trump est tout sauf discipliné.

Publicité

Quelle époque!

Nos enfants, qui n’ont pas un demi-siècle d’expérience de vie, peuvent croire que c’est ça la politique.

Tout comme ils ont pu croire qu’une pandémie comme la covid, ou une guerre comme celle qui est menée par la Russie contre l’Ukraine, sont des événements «normaux» qu’ils sont susceptibles de revivre à tous les dix ou quinze ans.

Il faut les en dissuader… ou s’arranger pour ne pas leur donner raison.

Auteurs

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

  • l-express.ca

    l-express.ca est votre destination francophone pour profiter au maximum de Toronto.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur