Trois-Rivières célèbre son 375e anniversaire

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Publié 11/08/2009 par Paul-François Sylvestre

C’est en juillet 1634 qu’un certain sieur de Laviolette, subalterne de Champlain, arrive au lieu-dit des Trois-Rivières pour fonder une habitation devant faciliter le commerce. Cette année marque donc le 375e anniversaire de Trois-Rivières, deuxième plus ancienne ville francophone d’Amérique, après Québec.

Le site de Trois-Rivières était fréquenté par des autochtones de la grande famille algonquine bien avant l’arrivée des premiers Européens.

En raison de sa situation sur deux axes importants (rivière Saint-Maurice et fleuve Saint-Laurent), les autochtones avaient choisi l’endroit pour procéder au troc de fourrures.

Le lieu-dit des Trois-Rivières fut exploré par Jacques Cartier en 1535 et par le capitaine Dupont-Gravé (1599) à qui on doit l’appellation «Trois-Rivières». Le nom apparaît sur une carte pour la première fois en 1601. Et Samuel de Champlain vante les mérites de l’endroit dès 1603.

Le choix du toponyme Trois-Rivières repose sur une illusion d’optique. Puis que la rivière Saint-Maurice est divisée à son embouchure en trois bras par des îles, on a l’impression qu’il y a trois rivières. Les habitants de Trois-Rivières sont des Trifluviens.

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C’est à la demande de Capitanal, un chef algonquin (Montagnais) dont le père avait combattu aux côtés de Samuel de Champlain que ce dernier mandata le sieur de Laviolette pour la fondation d’une habitation.

Partis le 1er juillet 1634 de Québec, Laviolette et ses hommes arrivèrent le 4 juillet, décrété jour de la fondation. Cela fait-il de Champlain le véritable fondateur de la ville plutôt que Laviolette? Cela reviendrait à affirmer que Henri IV est le fondateur de Québec.

On connaît très peu de choses au sujet de Laviolette. Né vers 1604 en France, il est commis principal de la Compagnie de la Nouvelle-France. On ne connaît pas le prénom ni le nom complet du fondateur de Trois-Rivières.

On présume d’ailleurs que «Laviolette» était un surnom, comme il était d’usage courant à cette époque.

D’abord comptoir de commerce, Trois-Rivières va ensuite développer une triple vocation qu’elle va conserver au fil des siècles: siège de gouvernement, ville d’éducation et cité industrielle.

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Siège d’un gouvernement régional à partir de 1665, Trois-Rivières connaît la Conquête britannique mais n’en souffre pas comme la ville de Québec. Au fil des ans, Trois-Rivières consolide sa vocation de chef régional en devenant le siège d’un district judiciaire (1792) et d’un évêché (1852).

Avec l’arrivée des religieuses Ursulines, en 1697, une première maison d’enseignement voit le jour et plusieurs autres suivent, jusqu’à l’ouverture de l’Université du Québec à Trois-Rivières, en 1969.

Au plan économique, après l’ère des coureurs des bois et du commerce de la fourrure, Trois-Rivières devient une ville industrielle quand entrent en production les Forges du Saint-Maurice, fondées en 1733.

Cette fonderie représentera durant une longue période la principale activité économique de la ville. Une centaine d’années plus tard, avec l’exploitation forestière de la vallée du Saint-Maurice, Trois-Rivières abrite d’abord des scieries, puis des usines de papier.

Le terrible incendie qui ravage Trois-Rivières en 1908 détruit la majeure partie de la vieille ville, n’épargnant qu’une dizaine de bâtiments datant du Régime français.

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Le monastère des Ursulines et le manoir de Tonnancour sont heureusement épargnés. La reconstruction du centre de la ville coïncide avec l’utilisation d’une nouvelle ligne électrique de haute tension qui favorise l’avènement et le développement de nouvelles entreprises, dont celle du textile.

À partir des années 1960, Trois-Rivières diversifie sa base économique en misant sur l’éducation collégiale et universitaire, de même que sur l’animation culturelle et touristique.

Le Salon du livre de Trois-Rivières, le Festival international de la poésie et La Cité de l’énergie sont aujourd’hui des joyaux touristiques.

En 2002, les villes de Cap-de-la-Madeleine, Saint-Marthe-du-Cap, Saint-Louis-de-France, Trois-Rivières-Ouest, ainsi que la municipalité de Pointe-du-Lac, ont été fusionnées à la ville de Trois-Rivières.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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