Cette année 2007 donne à plusieurs pays l’occasion de célébrer l’anniversaire de compositeurs qui ont marqué de leurs œuvres leur époque et leur pays. Mais comme la musique est un art intemporel, elle traverse le temps et les frontières pour nous rejoindre. Et c’est pour nous l’occasion de tourner les pages de quelques partitions, pour en retrouver des accents toujours actuels.
2007 marque le tricentenaire de la mort de Dietrich Buxtehude (1637-1707), humaniste érudit, compositeur et organiste allemand très célèbre en son temps, au point que le jeune Jean-Sébastien Bach a fait à pied un voyage de quelque 500 km, afin de se rendre à Lübeck «pour y apprendre des choses concernant son art», en fait pour écouter Buxtehude à l’orgue et travailler avec lui. Au lieu des quatre semaines prévues, il reste 16 semaines auprès de celui que, de son vivant même, on avait proclamé «musicien de renommée internationale».
On connaît assez mal les premières années de la vie de Buxtehude, dont le père, organiste et maître d’école, lui donne une éducation musicale. En 1657 (ou 1658) il devient organiste à l’ancienne église de son père à Helsingborg et, en 1660, organiste à l’église d’Elseneur.
Puis il devient organiste titulaire de l’église Sainte-Marie de Lübeck et premier musicien de la ville.
À partir de 1673, il institue les concerts du soir (Abendmusiken) qui établissent sa réputation de compositeur dans toute l’Allemagne du Nord et attirent de jeunes musiciens, comme Brahms ou Bach, voulant rencontrer l’organiste le plus fabuleux de son temps