Les grandes causes humanitaires font l’objet d’une attention toute particulière de la part de Benoît Aquin, photographe montréalais auteur de travaux sur la fonte des glaces dans le Nord Canadien ou encore la désertification en Chine. Quand le séisme est survenu en Haïti l’an passé, Benoît Aquin n’a pas tardé à prendre son billet d’avion. Trois jours seulement après la catastrophe il commençait son travail de capture d’image.
Il y est retourné trois mois après pour voir l’évolution de la situation. Le fruit de son travail est disponible à tous grâce à un partenariat entre le photographe et l’Office National du film, sur un site Internet lancé pour l’occasion de la commémoration du premier anniversaire du séisme
«Un monde post-apocalyptique»
Deux mois avant la tragédie, l’Office National du Film contacte Benoît Aquin pour un projet sur lequel il avait carte blanche, ne restait plus qu’à le définir! Puis la catastrophe se produit et Benoît s’engage comme volontaire avec le Centre d’Études et de Coopération Internationale. Il propose d’axer le projet sur le séisme.
«Pendant que j’étais là-bas, c’était très intense, on est comme un disque dur qui emmagasine tout ce qui arrive. Le chaos après la destruction était inquiétant, on ne savait pas ce qui allait se passer, c’était un monde post-apocalyptique», se souvient le photographe dont une partie du travail est exposée au Musée canadien de la photographie.
Il suit donc son instinct et se met au travail. «C’est de l’intuition, mais analysé et assimilé pendant des années», explique Benoît Aquin. Il cherche les cadres de ses photos, «sans se censurer», sur l’horreur à montrer ou non, précise-t-il.
«Un regard original»
Si tous les médias du monde étaient présents sur place, Benoît Aquin cherchait autre chose, ne voulait pas avoir le même regard que les autres photographes sur la catastrophe. «On ne sait jamais si nos images vont devenir des icônes et ce n’est pas le but. C’est le regard personnel et original qui m’intéresse. Il y en a beaucoup qui recherchent «la» photo, mais pas moi, indique Benoît Aquin.