Traits caractéristiques du meilleur détective que la terre ait porté

Stewart Ross, Les Nouvelles Énigmes de Sherlock Holmes, nouvelles traduites de l’anglais par Anne-Sylvie Homassel, Éditions Hachette, 2020, 272 pages, 24,95 $.
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Publié 16/09/2020 par Paul-François Sylvestre

Sherlock Holmes et le Dr Watson figurent dans cinquante-six nouvelles et quatre romans. Il y en aurait plusieurs autres, selon Stewart Ross qui prétend avoir reçu d’un «bienfaiteur anonyme» les notes de Watson sur vingt-cinq affaires restées jusqu’ici dans l’ombre. Elles sont le sujet des Nouvelles Énigmes de Sherlock Holmes.

Stewart Ross décrit chaque énigme en fournissant divers indices, mais ne dévoile jamais le ou la coupable. Qui, de Holmes ou du lecteur, résoudra l’enquête en premier? Les solutions figurent à la fin du recueil et je suis certain que Sherlock Homes sort toujours bon premier.

Mauvais perdant

L’intérêt de ces nouvelles énigmes réside moins dans la manière dont Holmes élucide chaque affaire, et plus dans les traits caractéristiques que Watson brosse «du meilleur détective que la terre ait porté».

Il nous apprend que ce dernier n’aimait pas recevoir des ordres, qu’il passait pour un mauvais perdant, et que rien n’était plus important que sa réputation.

Les traits holmésiens sont finement glissés dans la description des énigmes, parfois dans les solutions à la fin du recueil. On apprend que son sens de l’odorat était digne de celui d’un chien de chasse, qu’il était d’ordinaire peu sensible aux charmes du sexe opposé, qu’il avait peu de goût pour les interactions mondaines.

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Un demi-siècle de débauches

Les enquêtes se déroulent entre 1879 et 1911, à une époque où «la respectabilité dont la Grande-Bretagne de la fin du règne de Victoria se targuait n’était qu’un mince vernis dissimulant de fait les pires excès, les pires débauches». L’auteur ajoute que nul ne connaissait mieux ces bas-fonds hauts en couleur que Holme.

Fin connaisseur de musique classique, Sherlock Holmes n’affiche guère de goût, en revanche, pour la nature. «Ni la campagne ni la mer n’avaient le moindre intérêt à ses yeux.» Le Dr Watson rappelle, en passant, que le célèbre détective londonien parlait couramment le français.

Arthur Conan-Doyle

Les lecteurs du canon holmésien savent que le détective était passé maître dans l’art du déguisement. Ross ajoute que cet art n’est rien sans quelque talent d’acteur, ce dont Holmes ne manquait pas, loin de là. L’auteur note que Holmes détestait par-dessus tout être reconnu en public.

La distraction d’un joli visage

Le lecteur découvre parfois une règle d’or du détective, notamment: «En quelque circonstance que ce soit, ne laissez jamais un joli visage vous détourner du chemin de la raison.»

Enfin, l’appartement de Holmes est situé, comme on le sait tous, au 221-B Baker Street. Certaines visiteuses trouvent qu’il y manque une touche féminine. Il résout parfois une énigme sans même quitter le confort de son logement.

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Prouesse exagérée

Dans une intrigue, j’ai trouvé que la mémoire de Sherlock Holmes était un peu trop exagérée. On lui présence une feuille froissée sur laquelle sont écrites les lignes suivantes: ICRSLPHHRSLPLPMBR / OCLPOCRSRRWHRHRF / BRWRWLPOSWFRSRLP / SHLPBSWFRSRRSRLSRRS / RHLPLPSHHRFBRWICRSR / BSWFHRICHLPOSWFOSWF / LPOSWFRSRLPSHLPHRLP / SHSHHLSSRHRMBSHLPM / BRHRHSRRWLPOCRSRL / PSHRPMBROCSHLSRHR.

Après les avoir lues, Holmes demande s’il peut apporter cette feuille à Baker Street. Non, lui répondent ses interlocuteurs. Qu’à cela ne tienne, «Holmes avait eu le temps d’apprendre par cœur cette interminable série de lettres.» Pousse, mais pousse égal, comme on dit!

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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