Notre collaborateur Paul-François Sylvestre publie un recueil de nouvelles intitulé Frousse à Santo Domingo. Il est indiqué que toute ressemblance à des personnes existantes ou ayant existé et toute homonymie seraient pure coïncidence. Ah! oui? Cela n’empêche pas la réalité et la fiction de faire bon ménage. Paul-François répond à nos questions.
L’Express Envoyé spécial de L’Express est le titre de la première nouvelle. Le personnage principal, Marcelin Saint-Gelais, ne vous ressemble-t-il pas comme deux gouttes d’eau?
Paul-François– Tout comme Philippe-Filibert Sigismond dans une autre nouvelle. Il est certain que mon quotidien torontois, mon expérience de journaliste-écrivain et mon orientation homosexuelle teintent le contenu de ces nouvelles. Mais je suis de ceux qui croient que le récit autobiographique n’existe pas à 100 %. Dès qu’on écrit, on modifie la réalité, on minimise ou exagère des facettes de la vie. Tant et si bien qu’il devient difficile de trancher entre le vrai et l’inventé.
Ceux qui vous lisent dans L’Express se trouveront parfois en pays de connaissance. La nouvelle qui donne son titre au recueil n’est-elle pas calquée sur un récit de voyage dans nos pages?
Paul-François Frousse à Santo Domingo part en effet d’un encadré inclus dans mon article sur le voyage que j’ai effectué à la République dominicaine en 2009. Les deux personnages, Romuald et Georges-Émile, sont fictifs, mais ce qui leur arrive est exactement ce que j’ai vécu à Santo Domingo. À moins de s’adonner à la science-fiction, un écrivain invente très peu. Sa glaise est le vécu, le quotidien; il la pétrit et la sculpte pour la transformer un peu… beaucoup… passionnément.