Notre collaborateur Paul-François Sylvestre, à qui on doit quelque 50 livres en langue française, vient de publier un premier ouvrage en langue anglaise, intitulé Man-to-Man Pleasure: A Collection of Homoerotic Short Stories. Il répond aux questions de L’Express qui a cherché à savoir ce qui a motivé ce changement de cap.
D’où vous est venue l’idée d’écrire en anglais, d’une part, et d’aborder la pornographie, d’autre part.
Mon premier texte a été écrit pour un correspondant anglophone de l’agence de rencontre Silver Daddies. J’ai ensuite découvert que le site suédois Gay Demon publiait des histoires homoérotiques en anglais. J’ai proposé une cinquantaine de nouvelles en un an. Le public homosexuel y cherche des textes crus. Plus les nouvelles sont osées, plus elles attirent des milliers de lecteurs.
On retrouve 36 nouvelles dans votre recueil. L’action se déroule tour à tour au Canada, aux États-Unis et en Russie, voire au Bangladesh et en Côte d’Ivoire. Quelle est la part de fiction et de réalité?
Les personnages sont souvent de vrais correspondants, et les dialogues sont parfois une transcription de nos échanges personnels (les noms ont été modifiés), mais les ébats décrits demeurent purement fictifs. Les nouvelles sont regroupées sous six rubriques: First Time and Coming Out, Interracial, Daddies, Russian and Ukrainian File, American File, Bondage and Group Sex. L’idée consistait à explorer divers fantasmes.
Justement, pouvez-vous souligner quelques-uns de ces fantasmes? La page couverture du livre et les illustrations intérieures semblent assez pudiques.
J’ai dû choisir parmi les images fournies par l’éditeur américain iUniverse, rien de graphiquement explicite. Chaque court scénario décrit des pratiques érotiques, de la sodomie à l’anulingus en passant par la fellation, bien entendu. La position Top ou Bottom et le port du jean serré, du jockstrap ou du cuir occupent une place de choix. C’est parfois caricatural, je ne m’en cache pas.