Tam Tam Cyber Café: quand l’art se met au sexe, ou le sexe à l’art

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Publié 10/07/2007 par Bruno de Faria-Lopes

Au Tam Tam Cyber Café, en plein cœur du Marché Kensington, une exposition totalement dédiée à la sexualité d’aujourd’hui se déroule jusqu’à la rentrée prochaine. Couleurs vives ou bien mornes, formes explicites ou sous-entendues, chaque œuvre est porteuse d’un message particulier.

Sexe! C’est ta vie… Tu décides… Le thème est clair, le message se veut honnête et enclin à la réflexion. Un sujet crucial et plus que jamais d’actualité pour des adolescents en pleine découverte de leur sexualité. La société change, les dangers de plus en plus nombreux guettent et les mœurs se diversifient.

La femme est mise en avant, tout en soulignant sa fragilité, le respect et la beauté des rapports sexuels, et la contraception, un thème parfois tabou même encore dans certaines sphères de notre société.

Formes phalliques attribuées aux gratte-ciels torontois enrobés de l’armure contraceptive la plus populaire, voici tout un symbole étonnamment bien pensé de la diversité culturelle et sexuelle de la ville. C’est un dessin qui aborde avec humour le petit rouleau de latex et qui, dans une certaine mesure, sensibilise à l’usage du préservatif comme méthode de contraception et de protection.

Au rang des coupables, la religion est pointée du doigt. Tout principalement lorsque la sexualité est sévèrement réprimandée et moralisée à l’excès. L’impact de l’accusation religieuse sur la sexualité des jeunes est ici dénoncée à travers un tableau riche en couleur agressives et un doigt qui pointe tel un jugement honteux.

Puis, dans un registre plus direct concernant l’ensemble des œuvres, deux vagins empilés et épilés symbolisent la «fragilité du sexe féminin». Aux couleurs rose bonbon de fleurs désirables, l’image est à la fois explicite et discrète.

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D’un point de vue d’ensemble, la finition artistique est impeccable et les messages sont transmis sans aucune complexité.

Une clarté voulue par les artistes, des adolescents du Collège français de Toronto, qui ont eu à réaliser ces œuvres dans le cadre du «projet art-graffitis». Pour résumer simplement, ces tableaux sont le fruit, jeté sur une toile, de la technique du graffiti et de l’acrylique, fusionnant formes géométriques et couleurs puissantes.

Une équipe de huit élèves de 12e année y a travaillé depuis le mois d’avril. En partenariat avec La Passerelle, les œuvres ont été réalisées au Tam Tam Cyber Café. Selon Annik Chalifour, qui a coordonné le projet avec les professeurs d’art et d’informatique des élèves, «les objectifs visés sont, au-delà de l’aspect artistique, purement pédagogique».

D’ailleurs certains tableaux vont même avoir le droit à une reproduction en affiche afin de porter plus loin la diffusion, et un DVD sur le même thème devrait également voir le jour, ce qui permettra de développer un outil d’éducation sexuelle conçu par des jeunes élèves afin de sensibiliser leurs pairs.

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