Tallinn, capitale européenne de la culture

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Publié 22/02/2011 par Gabriel Racle

Cette très accueillante cité médiévale, qui est marquée par ses monuments, ses remparts, ses rues d’antan, devient en cette année 2011 la capitale culturelle de l’Europe, avec Turku, en Finande. Une raison de plus dce visiter cette ancienne ville au charme discret.

Tallinn est la capitale de l’Estonie, ce petit pays des rivages de la mer Baltique, bordé à l’Est par la Russie et au Sud par la Lettonie. Pays plat, le point culminant atteint 318 m, il bénéficie d’une large façade sur la mer, qui facilite ses communications avec les pays scandinaves, Helsinki, n’est qu’à 2 heures de bateau, et le reste du monde.

L’histoire de l’Estonie est complexe, comme celle de la Lituanie et de la Lettonie, ses voisines. Le pays fut dominé plus ou moins partiellement par le Danemark, la Suède (1561), la Pologne, de nouveau la Suède (1645) puis la Russie (1710). Mais les Estoniens, prenant conscience de leur spécificité, profitèrent de la révolution russe de 1917 pour obtenir leur indépendance, contestée par les bolchéviques chassés par les Allemands.

Indépendance

Le 24 février 1918, l’indépendance est proclamée et durera jusqu’en juin 1940. L’Armée rouge occupe alors l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie. L’Estonie est annexée et devient une république soviétique russifiée. L’Allemagne envahit l’Estonie en 1941 et l’occupe jusqu’en septembre 1944, lorsque reviennent les troupes soviétiques. Le pays est annexé de nouveau jusqu’à l’effondrement de l’URSS, en 1991. L’Estonie, comme la Lettonie et la Lituanie, retrouve son indépendance et est admise aux Nations Unies.

L’Estonie est une république parlementaire, membre de l’Union européenne depuis le 1er mai 2004 et de l’OTAN depuis le 29 mars 2004. Elle intègre la zone euro le 1er janvier 2011, satisfaisant à tous les critères requis et se détournant un peu plus de la Russie. La langue officielle est l’estonien, une langue proche du finnois parlé en Finlande. Elle possède une forte minorité russophone, qui pose des problèmes d’intégration.

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Capitale du monde virtuel

C’est un pays très informatisé, un laboratoire d’une société passée au «tout Internet». L’Estonie possède le premier «e-gouvernement», tous les documents de travail n’existent que sur écran. 95% des contribuables font leur déclaration de revenus en ligne, et chacun peut accéder sur écran à tous ses documents administratifs.

Ce qui fait de la ville portuaire de Tallinn une ville particulière, c’est sa partie ancienne, la vieille ville (Vanalinn) et la ville haute (Tompea), dans lesquelles il faut prendre le temps de flâner dans des rues aux pavés parfois cahoteux. Tout cet ensemble est entouré des vieux remparts, à l’intérieur desquels les monuments retracent l’histoire de la ville, malgré les bombardements soviétiques de la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

Il faut longer les remparts en suivant les petites rues à leur pied pour découvrir les portes qui donnaient et donnent toujours accès à la ville, et qui sont défendues par des tours impressionnantes.

On finit par déboucher sur la superbe place de l’Hôtel de Ville (Raekoja plats), bouillonnante d’activités lors du marché ou de l’escale des bateaux de croisière. L’Hôtel de Ville est un magnifique édifice médiéval bordé d’une arcade, datant de 1404, surmonté d’un beffroi effilé ajouté en 1628.

Au Moyen Âge, la ville était riche et prospère. Elle faisait partie de la Ligue hanséatique, une association des villes marchandes de l’Europe du Nord bénéficiant de privilèges concédés par des souverains. Tallinn était notamment au centre du commerce du sel. Il en reste les maisons des riches marchands. Coiffées d’un fronton triangulaire, elles comportent souvent une façade assez étroite. On peut en voir sur la place Raekoja et dans plusieurs rues adjacentes.

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La ville haute

Entourée de ses propres remparts, elle est le siège du pouvoir depuis le Moyen Âge. Le Parlement et le gouvernement s’y trouvent toujours.

Des belvédères donnent des vues remarquables, notamment celui de Kohtu, qui domine la vieille ville aux toits rouges, ses nombreux clochers, dont celui de l’église Saint-Olav avec ses 124 m. Près du château de Tompea, qui domine cette hauteur, et non loin de la cathédrale luthérienne, se trouve l’ambassade du Canada.

Mais il faut quitter la ville haute et prendre un tramway qui en 5 minutes vous permet de gagner le parc Kadriorg, où l’on découvre le palais que le tsar Pierre le Grand a fait construire pour sa bien-aimée, d’origine lettonne, qui deviendra Catherine Ire. Et non loin, la maison construite pour le tsar qui venait surveiller les travaux, et le KUMU, musée d’art estonien, audacieux bâtiment très moderne.
Capitale culturelle

Créé en 1985 par le Conseil des ministres de l’Union européenne, à l’initiative de Melina Mercouri, le titre de Capitale de la culture européenne a pour but de «contribuer au rapprochement des peuples européens». Mais c’est aussi l’occasion pour d’autres peuples de découvrir une richesse culturelle qui vaut le déplacement.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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