Le moins que l’on puisse dire, c’est que Sur la trace d’Igor Rizzi est un film pour initiés. Du type qui conquiert très difficilement le coeur du grand public, mais qui est encensé – à excès peut-être – par la critique. Film lent, poétique, ponctué de silences, Sur la trace d’Igor Rizzi retrace la quête personnelle d’un ancien footballeur français complètement fauché et rongé par les remords.
«J’ai cette idée un peu mystique que les êtres humains deviennent meilleurs quand ils sont seuls et qu’ils ont tout perdu», explique en entrevue Noël Mitrani, qui porte le chapeau de scénariste, de réalisateur et de producteur du film.
Le long-métrage s’ouvre sur une vue imprenable du pont Jacques-Cartier à Montréal. La voix off – détachée et désabusée – de Jean-Marc Thomas (Laurent Lucas) enchaîne. Il vient de perdre son amoureuse québécoise, Mélanie (Isabelle Blais), décédée abruptement. Depuis, les regrets lui rongent les sangs. À la recherche de sa présence, il traverse l’Atlantique pour refaire sa vie là où elle a grandi, au Québec. Complètement fauché, il sombre rapidement dans la petite criminalité. Jusqu’au jour où on lui propose un gros contrat: abattre Igor Rizzi.
Dans un Montréal drapé de son manteau blanc, le long-métrage retrace la quête de Jean-Marc, de sa chute dans les plus sombres tréfonds de son âme jusqu’à sa rédemption, sans cesse repoussée par ses remords.
«Je voulais faire un film où, pour une fois, c’était le personnage lui-même qui se faisait des reproches», explique Noël Mitrani en repoussant du revers de la main «un certain cinéma français» qui l’exaspère et où «l’on voit à longueur du film des personnages qui se font des reproches et des couples qui se détestent».