Le 18 août 2016, après 45 ans de lutte contre la sclérose en plaques, ma sœur jumelle a choisi de mettre fin à ses jours. Pour ce faire, elle a dû se rendre chez Dignitas – Vivre dignement – Mourir dignement, en Suisse, pour «un suicide assisté». Le Canada ne pouvait pas lui permettre de mourir dans la dignité.
Après un long et pénible débat, le projet de loi sur «l’aide médicale à mourir» a reçu la sanction royale le 17 juin 2016.
Ce projet de loi C-14 a divisé les Canadiens pour diverses raisons; certains le trouvent trop restrictif alors que d’autres y voient un crime ou un péché. Cela n’est pas étonnant puisque le nom exact de cette législation est Loi modifiant le Code criminel et apportant des modifications connexes à d’autres lois. Comme le Code criminel est visé, on y voit facilement une question d’acte légal ou illégal.
Le mot «suicide» évoque un acte violent, macabre, sale et négatif. Une personne qui commet un suicide est presque toujours perçue comme une personne en dépression, un être troublé et isolé. Le portrait change dès qu’on lui donne le nom d’«aide médicale à mourir».
Il y a plusieurs raisons d’aider une personne à mourir même si sa mort naturelle n’est pas raisonnablement prévisible. Cette personne peut être atteinte d’une maladie ou d’un handicap grave, voire incurable. Sa situation médicale peut se caractériser par un déclin avancé et irréversible de ses capacités, qui lui cause des souffrances physiques et/ou psychologiques persistantes et intolérables.
La mort de ma sœur Paulette n’était pas imminente, mais sa souffrance demeurait intolérable. Bien que sa décision de mettre fin à ses jours ait été réfléchie, la solution ne se trouvait pas au Canada.