Sri Lanka, l’île aux sourires

Venue au Sri Lanka pour les monuments, je suis restée pour les gens.

L’enfant accroché au coup de la femme assise à ma gauche me dévisage de ses grands yeux. Il ne semble pas prêter attention aux secousses du tuk-tuk sur le chemin de terre. Il tend sa main vers moi et je lui offre mon index sur lequel ses doigts se referment.

Nous restons ainsi jusqu’à ce que nous arrivions à une petite maison sans étage. La femme se tourne et me sourit en même temps que l’enfant. Ils descendent et agitent la main avant de disparaître dans la maison.

Le Sri Lanka en forme de larme

Une terre en forme de larme de 65 610 km2 au Sud-Est de l’Inde, le Sri Lanka séduit les voyageurs avec ses paysages incroyables, ses peintures rupestres et ses ruines bouddhistes.

C’est par l’ascension du Rocher du Lion (200 m de haut), à Sigiriya, pour découvrir les célèbres vestiges d’une citadelle du Ve siècle que je commencerai ma visite du pays. Le fait d’y arriver à l’ouverture permet de prendre son temps sans avoir à redouter de croiser ou de suivre trop de visiteurs.

Panorama sur la jungle

Et puis aussi, soyons honnêtes, parce qu’il fait beaucoup moins chaud pour grimper les quelque 1 300 marches qui nous hissent jusqu’à l’ancienne capitale royale du pays.

Le site est de toute beauté et offre un panorama sur la jungle à couper le souffle. On admire le travail colossal qu’il a fallu déployer pour construire cette forteresse et l’ingéniosité des systèmes d’irrigation qui puisent dans un grand réservoir situé en bas du rocher, à quelques mètres du site, pour arroser jardins et palais.

L’histoire veut que deux frères se disputant le règne à la mort de leur père, l’un expulsa l’autre en Inde et gouverna depuis les hauteurs du rocher du lion, pour être certain de voir arriver l’ennemi et de le combattre à temps.

Le frère exilé en Inde revint avec une armée. Au lieu de donner l’assaut du rocher, il l’assiégea, contraignant ainsi l’usurpateur à se rendre au bout d’une semaine. La forteresse fut alors abandonnée.

Inscrit au patrimoine mondial de l’humanité

Site archéologique majeur inscrit au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, Sigiyria annonce la majestuosité des sites que je parcourrai dans le triangle culturel que forment Kandy, Polonnaruwa et Anuradhapura.

Les grottes du temple rupestre de Dambulla, lieu sacré millénaire, me laisseront sans voix devant la richesse des peintures et les impressionnantes sculptures à même la roche.

En pleine nature, le site du Buduruwalaga m’invitera à la méditation, alors qu’assise à l’ombre d’un gros arbre, je m’émerveillerai devant les immenses statues creusées sur la façade du gigantesque rocher.

C’est ici que je verrai la plus haute (15m) représentation de Bouddha. Les sites naturels me touchent davantage que les palais et monuments, par ailleurs somptueux témoins de l’Histoire et de la philosophie au Sri Lanka.

Coup de foudre pour une éléphante

Bien qu’éblouie par ces sites, par mes marches dans une nature exubérante, tour à tour mystérieuse et chatoyante, et par mes baignades dans une mer turquoise, ce sont les rencontres qui m’ont le plus émue et que j’emporte dans mon cœur.

Comment ne pas se remettre du coup de foudre pour Kumari, une éléphante de 52 ans sauvée de la maltraitance, que j’ai lavée, nourrie et accompagnée dans une marche vers la forêt, lors de mon passage au refuge Elephant Freedom Project?

Comment ne pas être nourrie par une belle amitié avec mon guide, Rohan, Sri Lankai enjoué, empathique et généreux, avec Manju et Moshe, deux chauffeurs de tuk-tuk qui m’ont invitée chez eux à partager un repas avec leur famille. Et avec un couple qui m’a hébergée, me faisant cadeau d’une chaleureuse hospitalité.

Rencontres chaleureuses au Sri Lanka

Mon voyage au Sri Lanka aura été ponctué de rencontres, parfois éclair, parfois prolongées. Toujours chaleureuses et souriantes.

Avec cette femme à l’enfant qui marchait sur le bord de la route, et que Manju a prise pour la raccompagner chez elle (nous avons appris que sa fille étant décédée, elle s’occupait de son bébé).

Avec les cueilleuses de thé rencontrées dans les plantations qui se montraient gaies en dépit d’un travail éreintant et sous-payé (3 euros par jour de 7h).

La compagnie silencieuse d’un vieux couple, rouleur de bâtons de cannelle.

Celle, souriante, de collégiennes sur le quai de la gare de Nanu Oya.

Ou encore celle, très gaie, d’une famille qui m’a montré les magnifiques plantations dans son jardin et donné à goûter des fruits frais, cueillis à même l’arbre.

Aider en cuisine chez mes hôtes, laver les éléphants dans la rivière avec leurs cornacs, partager un thé, l’attente improbable d’un train ou des excursions au pied de cascades avec mon guide et apprendre à conduire un tuk-tuk avec son propriétaire auront indéniablement contribué à faire de ce voyage au Sri Lanka une aventure unique à poursuivre un jour.

Infos:

Se rendre au Sri Lanka: plusieurs compagnies aériennes desservent la destination.

Passer du temps avec les éléphants: Elephant FreedomProject.

À votre écoute pour votre aventure au Sri Lanka: Eric&andTheTrip, Olalalanka.