Somptueuse Cordoue

Impossible de rester insensible au charme de Cordoue. À son architecture et à son Histoire. C’est ici, au centre de l’Andalousie, qu’Isabelle la catholique décida de soutenir l’aventure de Christophe Colomb.

Avant cela, il y a dix siècles, Cordoue fut la capitale de l’Espagne musulmane. Elle fut la ville la plus importante du monde et le centre culturel et intellectuel le plus important alors connu. De grands personnages comme Maimonide, Averroès ou Aben Hazam contribuèrent à la civilisation européenne.

Conquise par Ferdinand III le Saint en 1236, Cordoue fut aussi la cour temporaire des rois catholique. Aujourd’hui, elle est un musée à ciel ouvert et un model d’architecture.

Lorsqu’on regarde aujourd’hui les destructions d’art et de cultures par une autre culture on se prend à espérer qu’un jour l’homme retrouve la sagesse des gouverneurs de l’Andalousie qui surent préserver l’héritage musulman – reconnaissant leur goût et talent artistiques- tout en y ajoutant leur patrimoine culturel.

Si Cordoue séduit pas ses ruelles blanches ornées de fleurs et de portails majestueux, de patios frais et de places sympathiques, c’est la juxtaposition des cultures musulmane, catholique et juive qui frappe et émerveille le visiteur.

Le quartier juif s’enroule autour de la mosquée qui reste la plus grande représentation de l’art califat en occident et qui abrite une cathédrale en son sein, à l’intérieur même de ses murs. Un magnifique exemple de cohabitation harmonieuse de deux mondes, de deux cultures bien différents.

La construction de la mosquée fut achevée à la fin du Xe siècle. La salle des prières comptait plus de mille colonnes réduite à 850 après la construction de la cathédrale et de ses différentes chapelles. Ce bouquet d’arches frangées de rouge et de blanc est un pur émerveillement tout comme l’est le mirhab et sa magnifique avant-salle construite à l’époque du calife Al Hakam II: une merveilleuse coupole surplombe une salle octogonale décorée de riches mosaïques, de ciselures d’une grande finesse et d’un travail étudié d’arcs.

Au sein de joyau musulman s’érige la cathédrale commencée sous le règne de Charles Quint en 1523 et terminée en 1776. La Renaissance, le baroque et le rococo s’y mêlent joyeusement pour donner toute sa démesure à cet édifice catholique.

On ne se lasse pas de cette cohabitation culturelle, artistique et architecturale, et on peut facilement passer plusieurs heures à se laisser séduire par le talent, le génie et l’Histoire que ces deux monuments nous livrent pas à pas.

Une promenade sur le magnifique pont gallo-romain reliant la tour à la ville, par-dessus le Guadalquivir permet de prendre la mesure de la ville, perchée sur sa petite colline. On y dénombre de nombreuses chapelles et églises que l’on prendra le temps de visiter pour le plaisir d’admirer la fusion de nombreux styles architecturaux. Dans le quartier juif, une synagogue du XIV siècle présente un important travail de stuc. Ville religieuse, Cordoue n’en n’était pas moins tolérante et les différentes confessions cohabitaient sans obligation de se convertir à la religion dominante. Aujourd’hui, catholiques et musulmans vivent en harmonie.

Outre l’émerveillement devant les chefs-d’œuvre d’architectures et le mélange de cultures, le bonheur est de déambuler dans les ruelles et de se rapprocher, ici d’un patio fleuri, là d’un chant flamenco. Il ne faut pas hésiter à pousser les portes et à entrer dans les petites cours abritant restaurants, demeures bourgeoises ou bars à tapas. Les souks offre le plaisir supplémentaire de l’animation autour d’échoppes vendant du cuir, des bijoux en argent et des épices.

Cordoue l’ensorceleuse est un incontournable de votre périple en Andalousie.