Il faut du courage pour monter la première pièce d’un dramaturge. Le Théâtre La Catapulte (Ottawa) et le Théâtre du Nouvel-Ontario (Sudbury) en font preuve encore une fois.
Luc Moquin est un jeune auteur de l’Alberta. Exit(s) est la pièce qu’il a écrite et qui réunit ce qui devait être deux pièces en un acte. Elle était présentée la semaine dernière au Théâtre français de Toronto.
Les spectateurs
Exit(s) (Confiance! Et Bang!) commence à l’entracte. Six spectateurs quittent la salle pour se retrouver dans le fumoir où il est interdit de fumer. Comme ils se connaissent, la conversation va bon train. Aucun n’aime la pièce qu’ils sont venus voir, invités par Mme Lavie (Magali Lemèle). On critique tout: l’éclairage, les costumes, l’intrigue, les comédiens, la gestuelle… On s’entend là-dessus, mais sur rien d’autre.
M. Guttenberg (Carol Beaudry) a la tête pleine de ses auteurs préférés, des Allemands comme lui, qu’il nomme et qu’il cite quand on ne lui coupe pas la parole. Mme Guttenberg (Chanda Legroulx) a honte de lui et tente de séduire M. Infrastructure (Pierre Simpson). Les choses tournent mal à partir du moment où elle réussit. Mme Infrastructure (Stéphanie Kym Tougas) sort un revolver que son mari lui a donné et lui tire une balle dans la cuisse.
Tout le monde voudrait quitter le théâtre, mais personne ne réussit à ouvrir la porte. Le spectateur, celui du petit théâtre de la rue Berkeley, commence à comprendre que ces personnages sont prisonniers du texte de l’auteur. On les retrouve dans la salle alors qu’ils s’apprêtent à assister, contre leur gré, au deuxième acte.