Le sida continue d’être un adversaire difficile à saisir: l’enfant déclaré «guéri» du sida l’an dernier ne l’est pas. On a détecté des traces du virus dans son sang.
Connu sous le nom de «bébé du Mississippi», il s’agit d’une fille, née en 2010. Elle avait fait parler jusque dans le New England Journal of Medicine à la fin de 2013: après un traitement aux antirétroviraux amorcé tout de suite après sa naissance, on avait cessé de détecter le VIH — le virus responsable du sida — dans son sang en 2012. Les traitements avaient été interrompus.
Ce qui avait suscité bien des hypothèses optimistes : le sida pourrait-il être complètement vaincu chez de très jeunes enfants, au contraire des adultes? Le fait d’avoir commencé le traitement très tôt — alors que l’enfant avait moins d’un jour et demi — avait-il joué un rôle salutaire? Hypothèses non fondées: un suivi de routine effectué ce mois-ci a révélé à nouveau la présence du virus, et le traitement aux antirétroviraux a repris.
Dans son communiqué, l’Institut national des allergies et maladies infectieuses (NIAID) demande à demi-mot s’il était sage d’interrompre les antirétroviraux il y a deux ans: «À la lumière de ces nouvelles découvertes, les chercheurs doivent à présent chercher à comprendre ce qui a permis à l’enfant de rester sans traitement pendant plus de deux ans sans virus détectable ou mesurable et ce qui pourrait être fait pour étendre la période de rémission au VIH…»